Samedi dernier en milieu d’après-midi, CC, une jeune femme, se promène sur la plage d’Happy Bay avec son chien. L’animal détecte un homme caché derrière les buissons.
Elle décide de retourner sur le parking de la plage de Friar’s Bay où elle avait laissé sa voiture. Elle prend un petit sentier mais s’aperçoit qu’elle s’est trompée. Elle remarque que l’homme qui était caché, la suit. Il sort son sexe, se masturbe. Elle parvient à retourner sur la plage d’Happy Bay pour emprunter l’autre chemin – plus large – qui mène au portail, près de la RN. L’homme la suit, la rattrape, la prend par l’épaule. Il sort la paire de ciseaux qu’il avait dans sa sacoche et la pointe sur le ventre de CC. Celle-ci le pousse et s’enfuit en courant. Au niveau du portail, elle appelle les gendarmes, soit ses collègues, puisqu’elle est aussi militaire.
A leur arrivée, les gendarmes emmènent CC à Friar’s Bay pour tenter de retrouver l’individu. Après quelques hésitations – il avait changé de t-shirt et attaché ses cheveux – elle le reconnaît. MC est interpellé, placé en garde à vue puis en détention provisoire dans l’attente d’être présenté devant le tribunal de proximité de Saint-Martin en comparution immédiate.
Il est poursuivi pour exhibition sexuelle et violence avec arme.
L’audience s’est déroulée mercredi matin. A la barre, il reconnaît les faits mais en donne une interprétation différente. Il précise qu’il était en train d’uriner et qu’elle l’observait. «Je lui ai demandé si elle voulait voir mon sexe », a-t-il dit aux enquêteurs. Il confirme l’avoir suivie car il voulait s’excuser d’avoir uriné devant elle.
Concernant la paire de ciseaux, il admet également l’avoir sortie de son sac mais pour se protéger du chien de CC. «Mon chien ne sert à rien… elle a plus peur qu’autre chose», souligne CC lorsque les juges l’interrogent sur l’espèce de l’animal, en l’occurrence un cocotier de petite taille.
Une expertise médicale de MC, âgé de vingt ans, a été réalisée ; le médecin a noté «une dangerosité possible» mais sans «intention consciente» d’être violent. «C’est un enfant dans un corps d’homme, il n’a pas pleine conscience des interdits de la société », a commenté son avocat.
MC a déjà été condamné deux fois mais pour d’autres faits. Toutefois, l’avocat de la partie civile a révélé que le nom de MC apparaît dans 19 dossiers de faits liés à des agressions sexuelles, dossiers dans lesquels il a simplement été entendu.
Pour le procureur, «la culpabilité du prévenu est évidente». «La victime qui est gendarme et qui a l’habitude des procédures, est capable de faire la différence entre quelqu’un qui urine et quelqu’un qui se livre à une exhibition sexuelle », a-t-il convenu avant de requérir une peine d’un an de prison et un mandat de dépôt à l’encontre de MC.
Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de dix-huit mois de prison dont six assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans comprenant l’obligation de suivre des soins et de travailler. Une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans a aussi été prononcée. L’inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes (Fijais) a été ordonnée de même qu’une inéligibilité pendant cinq ans ; deux peines complémentaires automatiques. Son maintien en détention n’a pas été demandé par le tribunal qui lui toutefois conseillé de ne plus retourner à Friar’s Bay.
La victime a par ailleurs été reçue dans sa constitution de partie civile ; MC doit l’indemniser à hauteur de 2 500 euros au titre des préjudices subis et 1 000 euros au titre de l’article 475-1 (frais d’avocat) du code de procédure pénale.
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