Logement / Diagnostic de l’état du bâti à Saint-Martin et de la situation de ses occupants

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Lors du conseil territorial du mercredi 11 juillet, Magali Moulin, architecte et urbaniste en Guadeloupe est venue présenter les résultats du diagnostic du bâti qu’elle a effectué avec quatre de ses confrères et consoeurs entre mi-mars et mi-mai à Saint-Martin. « L’idée de l’étude était de faire un inventaire de l’état du bâti et de la situation des occupants. Elle a duré deux mois, avec une enquête de terrain de quatre semaines menée par cinq architectes accompagnés de quatre agents de la COM » a-t-elle déclaré en introduction.

Cette étude a été financée par l’Etat à hauteur de 100 000 euros et coordonnée par la délégation interministérielle à la reconstruction dans le cadre d’un partenariat étroit avec la collectivité. Les données, qui constituent un document interne, ont été mises à disposition de la COM début juin.

L’enquête, a porté sur 2751 logements et a permis de rencontrer 1707 ménages, représentant 2516 personnes dans cinq quartiers: Sandy Ground, Quartier d’Orléans, Saint James, Agrément et Grand-Case

L’étude révèle que beaucoup de logements sont très endommagés et que les propriétaires n’y ont souvent fait aucun travaux. Les locataires y réalisent des travaux de sécurisation, souvent limités à des réparations sommaires peu pérennes. Les enquêteurs ont recensé 221 personnes logées dans des conditions identifiées comme impropres à l’habitation (infiltration d’eau, pas de sanitaires, pas d’eau…) soit 15,8% des bâtis enquêtés. L’offre très limitée en logement réduit les possibilités de relogement et oblige les locataires à accepter des conditions de logement parfois indécentes, pour des loyers parfois élevés.

La grande majorité des structures des bâtis observés sont en béton armé ou maçonnerie (87%). 17% des structures impactées sont identifiées comme fortement et très fortement endommagées ou détruites (9,7 % du bâti présente un danger : risque d’effondrement, dalle se désagrégeant, …).

Les dégâts se matérialisent par : de larges fissures, des chaînages très endommagés, des fondations à nu ou des façades maritimes arrachées sur certains îlots en front de mer.

Parmi les habitations observées par les enquêteurs, les toitures en tôles prédominent (67%), contre 33% de dalles béton.

Par ailleurs, 13.5 % du bâti étudié est encore bâché: 95 toitures entièrement bâchées et 271 partiellement. Les architectes ont évalué à 260 000 m2 minimum les besoins en tôle, selon le cadastre.

(Plus de détails sur www.soualigapost.com)

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