Il y a quelques jours sortait le dernier rapport de l’administration pénitentiaire concernant l’état des prisons en France. Autant dire que les conditions de détention ne s’améliorent pas, au contraire. Dans cette masse de chiffres, ceux de la prison de Baie-Mahault font pâlir…
Le ministère de la justice édite régulièrement les données des prisons françaises. Le dernier rapport de l’administration carcérale est sorti en juillet et la France bat encore des records. 71 000 personnes incarcérées en France dont une grande partie vivent dans des établissements en situation de surpopulation. Sur 105 établissements en surpopulation, 7 se situent outre-mer (sur 11 établissements) et la prison de Baie-Mahault est dans le peloton de tête en ce qui concerne l’entassement de détenus. Elle entre dans le club des prisons qui dépassent les 120% de taux d’occupation. En effet, elle compte 551 détenus pour une capacité de 265 places. Non, il n’y a pas d’erreur de frappe… Les données concernant les outre-mer sont, pour la plupart, regroupées dans une catégorie globale. Impossible de vous donner, ici, tous les détails concernant Baie-Mahault mais on peut donner une idée générale du fonctionnement des prisons en France. En gardant à l’esprit que l’établissement de Baie-Mahault va mal, vous pourrez aisément imaginer les conditions de détention… En France, au mois de juillet 2018, on comptait 1667 matelas au sol. Cela signifie que des détenus n’ont pas de lit et qu’ils occupent des cellules affichant déjà complet… Une cellule fait 9 m2. Dans ces 9 m2, il faut mettre des meubles. Il n’est pas rare de se retrouver dans des situations où il reste moins d’1 m2 par personne. Or, selon la cour européenne des droits de l’homme, « en dessous de 3 m2 par personne, il s’agit d’un traitement inhumain et dégradant ». Il est certain que beaucoup pensent que les prisonniers ont mérité ce type de traitement mais si l’on s’arrête un instant pour y penser, on s’aperçoit vite que les conditions de détention constituent le premier pas vers une réinsertion réussie. La réinsertion c’est la solution contre la récidive… Il est certain également, qu’aujourd’hui, la France ne fait pas figure de modèle dans ce domaine. Mais l’espoir n’est peut être pas vain. En effet, Emmanuel Macron a promis lors de sa campagne, la création de 15 000 places supplémentaires. Espérons qu’il tienne cette promesse. A défaut de se pencher sur la prévention et de réels programmes de réinsertion, les détenus coûteront moins cher en antidépresseurs. _NB
(source photo : France Info)
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