Les sinistrés d’Irma hébergés par la Collectivité à l’ancienne école Nina Duverly ont jusqu’au 31 août pour quitter les lieux – les personnes sans enfant avaient jusqu’au 31 juillet.
Depuis le passage d’Irma, les sinistrés d’abord rassemblés pendant quelques jours dans un camp provisoire à Green Valley monté par les services de l’Etat, avaient finalement trouvé refuge dans treize salles de Nina Duverly ouvertes dans la hâte par la COM. L’école, endommagée par l’ouragan, n’a pu accueillir d’élèves à la rentrée et devrait être démolie dans quelques semaines.
Selon un recensement effectué par le pôle solidarité familles de la COM le 31 octobre 2017, 45 familles soit un total de 121 personnes adultes et enfants confondus étaient ainsi abritées. Actuellement ils ne seraient plus qu’une vingtaine, six familles (neuf adultes et onze enfants).
« Ils nous ont menacés de placer nos enfants et de jeter toutes nos affaires si on ne partait pas » témoignent deux femmes qui habitaient encore sur place fin juillet. L’une des deux, célibataire et sans enfant, a depuis trouvé un logement à Sandy Ground grâce à l’association Trait d’Union. L’autre femme, maman de deux enfants, qui doit également s’occuper de sa mère, vient de refuser les deux studios que lui avait trouvés l’association. Avant Irma, elle habitait à Morne Valois et payait 500 euros de loyer pour un logement avec trois chambres qui a été entièrement détruit pas l’ouragan. Depuis, l’offre de logements sur l’île s’étant raréfiée, les prix ont explosé et elle ne retrouve pas l’équivalent de ce qu’elle avait avant et a à peine de quoi s’offrir un studio.
« Le camp est dangereux, un arrêté de démolition a été émis. Il y a des infiltrations d’eau dans les fils électriques » affirme Joanita Ferdinand, coordinatrice de l’abri pour le compte de la COM. « Cela fait neuf mois que nous les aidons à faire leurs papiers et que nous faisons des réunions avec des travailleurs sociaux. Cent personnes sont déjà parties, et certaines étaient dans des situations pires. Pourquoi les autres restent ? Elles ont touché des aides, n’ont pas payé de loyers. Le but était qu’elles économisent pour pouvoir trouver un logement. Mais lorsqu’on leur en propose un elles n’en veulent pas. Ça fait les difficiles. Ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent. Quand on est Français on a des droits et des devoirs. Mais ils n’ont pas fait leurs devoirs : mettre leurs papiers à jour, trouver un travail salarié pour pouvoir prendre un appartement… »
Les bailleurs sociaux présents sur l’île n’ont pas de logement disponible pour l’instant. C’est vers la SIG qui serait actuellement en train de rénover son parc social, que quelques familles pourraient trouver refuge. Le tout est d’être hébergé chez des amis en attendant. « On leur a donné beaucoup, ils ont eu beaucoup » assure la coordinatrice tout en reconnaissant que chercher un logement de deux chambres est très difficile. L’une des dernières personnes à rester à Nina Duverly, une mère de trois enfants qui pourtant travaille, est dans ce cas. Elle ignore encore où elle va aller une fois que l’école sera fermée. (Plus de détails sur www.soualigapost.com)
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