“Nous, les étudiants partis à l’étranger, sommes privilégiés”

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À 22 ans, Tasha Matthew est titulaire depuis juin dernier de deux Bachelors* en commerce et gestion. Après avoir grandi à Colombier et obtenu son bac ES au LPO en 2014, elle est partie faire ses études à Montréal à la John Molson School of Business.

En plus de son goût pour l’économie et le social, elle est très à l’aise en anglais et envisage donc de poursuivre ses études dans le commerce international. C’est vers le Canada que se porte son choix : « je voulais voir autre chose, apprendre différemment et dans une autre langue que le français ». Elle compare les écoles de commerce françaises à celles de Montréal et est séduite par le « côté pratique dans la manière d’enseigner de la John Molson School of Business ». S’il s’agit d’une école publique, les frais de scolarité ne sont pas négligeables (20 000 euros environ pour quatre ans).  Elle ne peut pas compter sur une bourse d’étude puisqu’à l’étranger. Ce sont donc ses parents qui financent ses études ainsi que sa vie là-bas (appartement, nourriture etc). Ce n’est pas pour autant qu’elle ne participe pas aux frais. Elle cumule les expériences professionnelles, tout en étant légalement limitée à 20 heures de travail hebdomadaire. Au final, entre les cours, les jobs, les stages (dont le dernier au Mexique) et le bénévolat, son emploi du temps était très chargé mais elle s’est accrochée et n’a jamais regretté. « J’ai eu de la chance d’être dans une ville géniale et de m’être bien intégrée dès le départ. J’ai rencontré mes meilleurs amis là-bas dès les premières semaines d’intégration » avance la jeune fille actuellement en vacances sur son île. Au final, sa plus grande difficulté a été celle de tous les étudiants du monde : apprendre à gérer son temps, à l’équilibrer entre les cours et ses obligations extérieures.

Tasha a découvert récemment l’association des anciens élèves de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. « Leur initiative est très importante pour ceux qui partent mais aussi pour ceux qui restent sur l’île afin de créer un réseau de soutien et d’entraide pour participer au développement de notre île ». Pour l’instant Tasha compte rester à Montréal où elle va commencer à travailler pour IBM en tant que consultante ERP (Enterprise Resource Planning).
Ce qui ne l’empêche pas de garder dans un coin de sa tête le projet de revenir un jour travailler à Saint-Martin ou de contribuer d’une façon ou d’une autre à son développement économique. « Nous les étudiants qui sommes partis à l’étranger et en métropole, nous sommes privilégiés. Pas que financièrement mais aussi académiquement. Il ne faut pas l’oublier. Notre devoir en tant que Saint-Martinois est de contribuer à la réduction de certaines inégalités sur le territoire » conclut Tasha.

(Plus de détails sur www.soualigapost.com)

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