Les violences conjugales sont un vrai fléau mais aussi un sujet tabou à Saint-Martin. Dans la plupart des cas, elles ne sont pas reconnues par leurs auteurs ou sont minimisées. Souvent, l’homme se défend en affirmant qu’il ne voulait pas faire de mal à son amie. Il tente souvent de renverser la situation en sa faveur et de faire culpabiliser sa victime.
Cependant, les victimes sont de plus en plus nombreuses à avoir le courage d’aller déposer plainte. Il n’est pas rare de voir une femme le faire dès le premier coup reçu. Depuis le début de l’année, 101 dépôts de plainte ont été enregistrés par la gendarmerie de Saint-Martin.
«Les victimes ne sont pas obligées de déposer plainte», précise le vice-procureur. «Elles peuvent tout simplement signaler les violences ou coups qu’elles ont reçus et le fait qu’ils soient caractérisés [physiquement ou matériellement, ndlr] permettent aux gendarmes d’ouvrir une enquête», poursuit Yves Paillard. Et le procureur de Basse-Terre, Jean-Luc Lennon d’ajouter : «les victimes n’ont pas besoin non plus de présenter un certificat médical.»
Dans leur démarche, les femmes peuvent être accompagnées par un juriste et/ou un psychologue de l’association d’aide aux victimes. Pour les aider à libérer leur parole, Trait d’Union lancera fin septembre une application mobile à partir de laquelle les victimes pourront la contacter plus aisément.
En parallèle, le parquet est en train de travailler à la mise en place à Saint-Martin d’une unité médico-judiciaire (UMJ) dont la vocation est d’accueillir (sur réquisition) les victimes de violences conjugales ou intrafamiliales. L’UMJ devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année, elle sera hébergée par le centre hospitalier.
(source : soualigapost.com)
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