«Prévoyez une attente d’un minimum de deux heures», a confié un médecin généraliste à un patient il y a quelques semaines. «En raison des congés et du départ de médecins, il faut prévoir plus d’attente», lui a-t-il expliqué.
Aujourd’hui le nombre de médecins généralistes est de cinq en partie française. Pour la directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS), ce n’est pas tant le nombre de médecins qu’il faut observer, mais le temps durant lesquels ils consultent. «C’est ce qu’on appelle le temps médical», précise-t-elle. Un temps qui n’est pas suffisant pour plusieurs raisons.
«Après Irma, des médecins étaient partis mais aussi une partie de la population, donc il n’y avait pas vraiment de manque. Or, depuis quelques temps on constate des retours de personnes mais aussi que des médecins qui vieillissent, ont souhaité réduire leur temps médical», poursuit Valérie Denux qui ne cache ainsi pas certaines «inquiétudes» vis à vis de la situation.
L’ARS réfléchit ainsi à augmenter le temps médical global en privilégiant une meilleure coordination. «Par exemple, si vous appelez votre médecin et qu’il ne peut pas vous prendre, il devra pouvoir vous diriger vers l’un de ses collègues qui sera disponible à vous recevoir», explique la directrice.
Ceci est rendu possible grâce au dossier médical partagé (DMP). «Si vous consultez l’autre médecin, celui-ci aura accès à votre dossier via ce dispositif», poursuite Valérie Denux qui encourage tous les patients à remplir leur DMP. Sorte de «carnet de santé numérique qui conserve et sécurise vos informations de santé», le DMP peut être créé par le patient lui-même en ligne.
Reste en revanche à l’ensemble des acteurs de santé de jouer le jeu et de s’équiper pour avoir accès au DMP de leurs clients.
Par ailleurs, toujours pour augmenter le temps médical, l’ARS cherche à mettre en place un accompagnement des médecins par des assistants médicaux, «un métier qui n’existe pas encore à Saint-Martin». «Il s’agira pour un assistant de préparer la consultation, de réaliser les actes comme la prise de tension, etc., et de fournir les résultats au médecin qui n’aura qu’à se concentrer sur l’analyse des résultats et à prescrire en cas de besoin une ordonnance», complète la directrice de l’ARS qui pourra débloquer des fonds pour aider les médecins.
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