Nautisme : Les professionnels de la mer reçus en Préfecture (suite et fin)

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Plus de deux ans après le passage du monstre « Irma », les professionnels de la mer ont été reçus en Préfecture le 20 novembre dernier afin d’évoquer l’avenir de la filière nautique à Saint-Martin, un acteur économique incontournable pour notre territoire !

Un accord de coopération a été signé entre la France, le gouvernement de Sint Maarten et Anguilla. Celui-ci vise à développer les relations entre les autorités signataires afin de renforcer la sécurité et la sûreté maritime, et par conséquent, diminuer la distorsion de concurrence entre les territoires.

Concernant les navettes anguillaises, la Direction de la Mer travaille avec le gouvernement d’Anguilla pour leur mise en conformité, dans la perspective d’un audit international des transports à passagers.

A partir de mars prochain, Anguilla possédera un navire de rescue, ce qui soulagera notre SNSM.

• L’îlet Pinel

Pour les passeurs de Pinel, ils sont soumis à la règlementation des transports à passagers dans des eaux abritées, qui est moins sévère. Un ticketing est demandé par la Préfecture, soutenue par les services fiscaux.

• Les clearances

Pour les clearances, les opérateurs de day charters demandent si un accord tripartite est possible entre Saint-Martin, Sint-Maarten et Anguilla. En effet, un opérateur français doit trouver un service qui propose la clearance de sortie du côté français avant 8h, ouvert dimanche et jours fériés. Si l’opérateur ne souscrit pas aux services d’un agent, il doit aller à Road Bay et obtiendra sa clearance d’entrée à Anguilla vers 11h. D’après les opérateurs, la solution serait qu’Anguilla n’ait pas à demander la clearance de sortie grâce à une liste de bateaux français NUC naviguant toute l’année dans les eaux anguillaises, le capitaine étant responsable du bateau et de ses passagers. Cependant, Mme la Préfète souligne que la tendance internationale va vers plus de contrôle, et que l’Etat souhaite pouvoir mieux contrôler les entrées à Saint-Martin. Il serait judicieux de penser à la dématérialisation de ces formalités, ce qui est en cours en Martinique, il faut suivre ce projet. La Direction de la Mer et Metimer vont se rapprocher du département « Fisheries and Marine » à Anguilla, afin de coopérer sur ce dossier.

• Les activités nautiques

Avant Irma, les opérateurs déploraient le manque de soutien de la part des bureaux d’activités des hôtels côté français, qui sont souvent des prestataires indépendants de la structure hôtelière, qui avaient tendance à favoriser les opérateurs de Sint-Maarten. L’AHSM et Metimer doivent travailler ensemble pour sensibiliser les hôteliers à traiter au maximum avec des opérateurs français, qui offrent une qualité de service, le respect des règles de sécurité et un panel d’activités non négligeable. La Direction de la Mer précise que la loi interdit aux prestataires étrangers de prendre des clients côté français, et vice et versa côté hollandais. Il faut rappeler aux prestataires proposant du snorkeling doivent justifier d’un encadrant titulaire d’un niveau 4 de plongée ou un BNSSA.

• Marina d’Oyster Pond

Concernant la Marina d’Oyster-Pond, Mme la Préfète suit ce dossier avec assiduité et a participé à une mission de reconnaissance de la frontière avec le côté hollandais. On a pu démontrer que la frontière passe bien au milieu de Oyster-Pond, mais il y’a un souci au niveau du Mont des Accords si l’on suit le modèle de la carte Verbata. L’accord International de Montego Bay stipule que pour une étendue d’eau qui sépare deux territoires, la séparation se fait sur la médiane.  Les Etats français et hollandais se sont rapprochés pour un règlement à l’amiable de l’affaire, ce qui réglera le problème plus rapidement que si l’on passe par un tribunal Européen.

Le point sur les assurances sera traité lors de la réunion avec une mission de l’Inspection Générale des Finances, qui sera à Saint-Martin les 26 et 27 novembre, à laquelle participera le président de Metimer.

• La Baie Orientale

Le dernier sujet concerne la Baie Orientale, haut lieu du tourisme à Saint-Martin. Les usagers des activités nautiques et les plagistes sont nombreux, et aucune mesure de sécurité sur le plan d’eau n’est mise en place depuis Irma, à part un chenal pour les jet-ski mis en place par le Kakao. Cette zone fait partie du domaine public maritime de la Collectivité. Il faut mettre en place urgemment une Commission Nautique Locale pour réunir la Collectivité, l’Etat, et les acteurs pour décider de l’usage du plan d’eau. On note que c’est une rare zone qui ne relève pas de la compétence de l’établissement portuaire. Les sujets comme le balisage, la mise en place d’une zone de décollage de kite-surf sur la plage doivent être traités par cette commission.

Pour conclure, les professionnels souhaitent que ce genre de réunion puisse avoir lieu 2 à 3 fois par an afin de faire le point sur l’état du nautisme à Saint-Martin avec les autorités compétentes.

Gageons que la demande des professionnels de la mer soit entendue… _AF

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