Michel Magras, ancien sénateur de Saint-Barthélemy et président de la délégation sénatoriale aux outre-mer, a conduit un groupe de travail sur le volet outre-mer de la décentralisation des compétences de l’Etat. Il s’est entretenu notamment Daniel Gibbs et Guillaume Arnell qui lui ont exposé leur point de vue sur le fonctionnement des relations entre la COM et l’Etat localement. Tous deux déplorent la détérioration de ces relations et regrettent celles entretenues avec Anne Laubies, l’ancienne préfète.
Si le président de COM reconnaît des avancées notamment dans les domaines de la sécurité, de la justice ou de l’éducation, il cite aussi ceux où l’Etat a failli. Il confie aussi que la situation ne va pas en s’améliorant. « Plutôt qu’une volonté de travailler ensemble, il existe une volonté de reprendre l’outil et de le faire fonctionner lui-même, faisant des élus des instruments de validation plutôt que des institutions ayant la possibilité de gérer », lâche-t-il.
Puis il fait aussi et surtout remarquer que «les relations avec l’État local (…) se sont singulièrement dégradées » après avoir «pourtant connu de belles manifestations de coopération sur le terrain en septembre 2017 avec la préfète Anne Laubies».
Anne Laubies qui a été préfète de Saint-Martin entre 2015 et 2018, «a su mettre son expérience et ses compétences au service du territoire, ce qui est tout à son honneur. Les moments où nous avons progressé sur ce territoire ont été les moments où elle était là ! », surenchérit Guillaume Arnell. Pour lui, l’ancienne préfète «a été l’exemple même de ce que devrait être un représentant de l’État dans un territoire ultramarin». Et d’ajouter : «aujourd’hui, la préfète de Saint-Martin est d’un autre calibre».
Pour Daniel Gibbs, «tout est surtout question de pratique, de circonstances et de personnalités».
«La personnalité du préfet semble faire la différence dans ce genre de situation. La préfecture doit faire preuve de pédagogie, être un ajusteur et un facilitateur. Elle ne doit pas être, seulement, un censeur», veut-il faire admettre. Les deux élus locaux pensent que les fonctionnaires d’État nommés en outre-mer doivent avoir une connaissance de ces «territoires sensibles où certaines situations peuvent rapidement se dégrader. » (plus de détails sur soualigapost.com)
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