Granola : l’île dont faisaient partie Saint-Martin et Saint-Barth

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Saint-Martin et Saint-Barth faisaient partie au départ d’une seule et même île baptisée Granola ! Une île tellement vaste qu’elle intégrait Anguilla et même Porto-Rico.

C’est ce qui ressort d’une étude qui vient de paraître dans la revue américaine « Plos one ». Une étude menée en partie grâce à une mission du navire Atalante, au départ de la Guadeloupe, en 2017, et co-dirigée par une chercheuse de l’Université des Antilles.

Granola. Ainsi a été baptisée une ancienne grande île des Caraïbes, comparable en taille à celle des Grandes Antilles actuelles. Une île aujourd’hui submergée, mais qui, il y a des dizaines de millions d’années, aurait servi de pont terrestre entre Porto-Rico, Saba, et les îles du Nord. Un pont continental traversant du Nord au Sud la mer des Caraïbes il y a à peu près 35 millions d’années. Une grande île disparue, car désormais au fond de la mer des Caraïbes. Une zone à présent située sous 1un kilomètre d’eau en moyenne.

Des rats géants

A l’époque, cette île devait permettre les circulations terrestres entre Grandes et Petites Antilles. Les chercheurs ont tenté au départ de trouver des preuves scientifiques de ces passages terrestres qui pourraient expliquer la présence de « rats géants » (pouvant atteindre 200 kilos) dont des descendants ont été retrouvés sur des îles aujourd’hui séparées les unes des autres par la mer. Car dans les Grandes Antilles, des rongeurs de ce type, dont certains restes ont été retrouvés sous forme fossile, sont étroitement apparentés à ceux retrouvés sur les îles du Nord des Petites Antilles, suggérant la possibilité d’échanges terrestres entre ces différents lieux.

Cette étude scientifique transdisciplinaire qui vient d’être finalisée s’est déroulée à terre et en mer, couplant tectonique, biostratigraphie, géochronologie, géophysique, géologie marine et géodynamique afin de comprendre l’évolution de cette ancienne île. Jusqu’à présent, aucune étude n’avait expliqué son émergence puis sa submersion.

Une mission de l’Atalante

L’étude menée en partie grâce à une mission du navire Atalante, en 2017, qui a permis de dresser une cartographie sous-marine de la zone. L’auteur de cet article scientifique est une chercheuse de l’Université des Antilles, Melody Philippon, maître de conférence en Géoscience à l’Université des Antilles (pôle Guadeloupe), spécialiste de la tectonique des plaques.

Une autre étude est en cours, cherchant à déterminer cette fois si la Guadeloupe pouvait être reliée à cette île Granola, il y a 120 000 ans, en période glacière, alors que le niveau des eaux avait fortement baissé. (source RCI)

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