A Saint-Martin, la valeur totale économique rendue par les récifs coralliens est estimée à 26 millions d’euros par an : ils permettent 6 millions d’euros d’économies en termes de protection côtière et de séquestration du carbone et génèrent un chiffre d’affaires dans le tourisme et les loisirs de 20 millions d’euros. Environ 2 600 emplois, 400 sociétés et 1 000 ménages dépendent à différents degrés des services rendues par ces écosystèmes.
Dans un rapport récemment publié, l’Ifrecor (initiative française pour l’état des récifs coralliens) a dressé l’état des récifs dans chacun des territoires. «L’état de santé des récifs varie fortement entre les régions, les territoires, et au sein d’un même territoire», ont pu noter les auteurs du rapport.
Aux Antilles, la majorité (62 %) des récifs inventoriés sur ces territoires sont dégradés. A Saint-Martin, 20 % des récifs sont un état «très dégradé», 60 % dans un état dégradé ; seuls 20 % des récifs sont dans un état jugé «bon». Aucun récif n’est dans un état optimal. Saint-Martin est le seul territoire outre-mer qui possède autant de récifs très dégradés ; le second étant les îles éparses (14 %) et le troisième la Martinique (13%).
Depuis 2015, soit depuis la dernière étude des récifs par l’Ifrecor, l’état de santé des récifs est stable, voire en baisse à Saint-Martin. Un déclin du recouvrement en corail est de plus constaté même si une lente progression des recouvrements a pu être observée. Il est aussi vérifié que l’effet «réserve naturelle» est bénéfique : les biomasses d’herbivores sont plus élevées dans les zones protégées.
Afin de favoriser un bon état de santé des récifs coralliens et des écosystèmes associés, l’Ifrecor a suggéré plusieurs mesures pour Saint-Martin : améliorer les réseaux d’assainissement ; mettre en œuvre des mesures de conservation et de restauration des écosystèmes associés ; gérer l’encadrement de la fréquentation nautique, en l’étendant aux plaisanciers ; mettre en place un dispositif visant à plafonner la capacité d’accueil sur la réserve, à organiser les flux de fréquentation et à évaluer la pression de cette fréquentation par la plaisance non-professionnelle.
Etat très dégradé : des conditions très dégradées, avec un milieu très fortement impacté, une majorité de coraux morts et des fonds recouverts de macroalgues et/ ou entièrement envasés, de très faibles taux de recouvrement corallien.
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