MICRO-TROTTOIR ; « Que pensez-vous des blocages ? »

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« J’habite à Quartier d’Orléans, je suis au cœur des blocages. Je suis saint-martinois. Je comprends le ras-le-bol, l’impression d’être oublié, on n’est pas pris en compte, c’est la vérité. Mais je ne suis pas d’accord avec les méthodes, avec les proportions que ça prend et la violence qui monte. Moi aussi je suis en colère mais si personne ne m’écoute, j’en fais quoi de cette colère ? Je casse des trucs ? Les gens d’ici ont accumulé tellement de frustration qu’on ne sait même plus ce qu’ils revendiquent. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on est pris en otages dans notre propre quartier. »   Eugene

 

 

« Je ne comprends pas. C’est inacceptable que les autorités n’interviennent pas directement sur le terrain, et pas uniquement à Bellevue. Je vis sur cette île depuis 30 ans, j’en ai vu des blocages, des situations de crise, des émeutes, mais là on atteint un grand niveau de tension. Et le dialogue me semble impossible entre les parties. La saison touristique commence et c’est l’image qu’on donne de Saint Martin ? Je travaille dans l’hôtellerie et je peux vous dire que c’est difficile d’expliquer aux touristes ce qui se passe. Moi-même je ne sais pas, les revendications sont tellement floues et quand certaines personnes daignent en parler, ça semble insolvable. Mais il va falloir trouver une solution, et rapidement ! »   Janice

 

 

« C’est la première fois que je viens à Saint Martin. On m’avait prévenu qu’il y avait des problèmes en ce moment mais je ne m’attendais pas à ça. On voulait aller du côté hollandais samedi dernier et rien qu’en zigzaguant à travers Quartier d’Orléans, ça ressemblait à un monde parallèle. J’ai travaillé dans les forces spéciales et je peux vous dire que c’est une drôle de sensation de se retrouver à un barrage sauvage tenu par 15 gamins cagoulés qui vous demandent de l’argent pour passer sinon c’est demi-tour… et de voir des voitures de police de l’autre côté de la frontière avec des agents qui regardent le spectacle sans intervenir. La situation de cette île est complexe mais sa particularité devrait plutôt être sa force. »   Thierry 

 

 

« Je suis terriblement triste et énervée par cette situation. Triste parce que certaines des revendications sont justes et nécessitent d’être entendues et étudiées mais les gens sont déjà persuadés que ça ne servira à rien ; énervée parce que, encore une fois, tout le monde est victime de ces blocages, je suis infirmière à domicile et je ne peux plus aller voir mes patients vu que je refuse de payer « le droit de passage ». C’est fou que ça dure depuis plusieurs jours et qu’on va encore devoir subir tout ça après tout ce qu’on a traversé. C’est complètement fou. »   Malia   

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