ENVIRONNEMENT : Sargasses, sargasses, le retour…

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Cela fait maintenant plusieurs jours que les bancs d’algues brunes ont fait leur réapparition à Saint Martin. Au grand dam des habitants et des touristes.

Véritable fléau qui inonde les plages saint-martinoises chaque année, la sargasse est une algue brune de la famille des Sargassaceae dont la première vague d’échouage a touché la zone Caraïbe en 2011, et ce, sans précédent. Grâce aux images satellites et au principe de télédétection, il a été prouvé qu’une énorme quantité de plantes flottantes, vraisemblablement du genre Sargassum, est née au large des côtes du Brésil et que l’extension de cette population a atteint, en juillet de la même année, le littoral africain à l’Est, et les Petites Antilles et les Caraïbes à l’ouest. Aucun rapport donc avec la mer des sargasses, zone située dans l’océan Atlantique nord. Si sur nos côtes, les dépôts littoraux y dépassent parfois un mètre d’épaisseur, les bancs d’algue piègent les tortues de mer en les empêchant de venir pondre sur les plages et emplissent l’air d’une puanteur qui affecte la santé et la qualité de vie, de nombreux locaux se plaignent souvent d’irritations oculaires, de maux de gorge ou encore de nausées, symptômes causés par le sulfure d’hydrogène qui peut bloquer la respiration cellulaire au-delà d’une certaine concentration. La baignade dans des bancs de sargasses est vivement déconseillée car elle peut causer des démangeaisons cutanées, il est toujours recommandé de se rincer à l’eau douce pour les plus sensibles à ce genre de réactions dermatologiques. Le phénomène des bancs de sargasses a des conséquences dramatiques sur la pêche et le tourisme. Malgré le déploiement de système de collectes en mer et de barrières anti-sargasses, le ramassage de ces algues nécessite une main d’œuvre importante, des moyens financiers et des interventions régulières. 

Le problème est récurrent sur le territoire de Saint Martin. Les sargasses s’étendent du littoral antillais jusqu’à 600 km au large, du sud de la Barbade jusqu’à hauteur d’Antigua. Malgré un bulletin optimiste de la Délégation de l’Environnement, de l‘Aménagement et du Logement concernant les îles du nord, au vu de ce début de saison, qui court habituellement d’avril à fin août, cette année risque d’être encore très voire trop productive. La Baie Orientale est d’ores et déjà notifiée sur la plate-forme Sargassum Monitoring (voir Infos). Espérons que la Collectivité prenne les dispositions nécessaires pour l’enlèvement des sargasses déjà présentes avant que le phénomène n’empire. _Vx

Infos : Pour suivre en temps réel l’évolution des plages impactées par la présence de sargasses, consultez la plate-forme https://sargassummonitoring.com

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