A la recherche d’un mystérieux naufragé

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Récit d’intervention. Samedi 15 août, plusieurs équipiers bénévoles de la SNSM de Saint-Martin effectuent un entraînement de plongée depuis un bateau privé, au large des Terres Basses, quand les deux restés à bord entendent au canal VHF 16 qu’un petit bateau type dériveur 420 a été repéré, retourné dans l’eau, au large de Galisbay par un aéronef privé.

À 11h15, le CROSS-AG (Centre Régional Opérationnel de Secours et de Sauvetage des Antilles-Guyane lance un “MAYDAY RELAY” à tous les navires sur zone pour rechercher la ou les personnes qui auraient pu se trouver à bord de cette embarcation. Les écoles de voiles sont contactées pour savoir s’ils ont des dériveurs sur l’eau et si l’embarcation leur appartient éventuellement…

La DF 24 de la douane sort immédiatement de son port d’attache et le Voyageur 3 est en transit. Ils sont donc les premiers sur zone et localisent rapidement cette petite embarcation retournée. Les plongeurs de la douane cherchent aux abords de l’embarcation, à demi submergée, juste au large de la Baie de Galisbay, mais sans succès. Ils n’arrivent pas à retourner la coque et décident alors de la remorquer jusqu’à la marina Fort Louis, où ils constatent que c’est un petit dériveur reconverti ; le puits de la dérive a été bouché et un petit moteur hors-bord est positionné à l’arrière pour le transformer en petite barque de pêche…

L’avion «DASH 08 des garde-côtes de Curaçao annonce qu’il n’est pas loin et disponible pour participer aux recherches.

À 11h45 le concours de la station SNSM de Saint-Martin est officiellement sollicité par le CROSSAG. Au large des Terres Basses, ils décident de rejoindre la zone au plus vite avec l’embarcation privée sur laquelle ils se trouvent, mais aussi d’engager une seconde équipe pour les rejoindre avec la Rescue Star. Celle-ci appareille à 12h20 et les deux équipes de la station de sauvetage commencent alors à quadriller leur zones respectives délimitées par le CROSSAG, en plus de celles attribuées à la DF 24 de la Douane et au DASH 08 déjà sur place.

Vers 14h30, la Rescue Star reçoit du CROSS l’information qu’un homme serait sorti de l’eau après avoir nagé au large de Grand Case, vêtu d’un caleçon et d’un t-shirt, avec une casquette et un sac à dos trempés. Des témoins l’auraient vu sortir de l’eau quelques heures plus tôt. Peut-être est-ce lui qui était à bord de la petite barque ? La Rescue Star décide alors d’aller au quai de Grand Case pour essayer d’obtenir des informations supplémentaires à ce sujet auprès des clients des restaurants et des gens sur la plage, mais personne n’est en mesure de fournir d’informations supplémentaires. Une équipe mobile de la gendarmerie est aussi dépêchée sur place à la requête d’informations.

Les équipiers de la Rescue Star remontent à bord et repartent en faisant un tour de la Baie de Grand Case, quand un homme en jet-ski vient leur dire qu’il y a une annexe échouée dans les cailles près de la pointe. La Rescue Star prévient alors le CROSS qui leur demande de sortir l’embarcation, si possible.

Ils se mettent donc à l’eau pour nager vers l’annexe endommagée qui se fait brasser sur les cayes. Avec leur remorque, ils parviennent à la sortir de là. Mais l’annexe est remplie d’eau, car son boudin tribord est complétement dégonflé, et commence à couler rapidement. La seule solution est de mettre les gaz pour aller la beacher au plus vite sur la plage. Le CROSS confirme que cette annexe avait été déclarée volée la veille et prend contact avec son propriétaire. Un de ses amis rejoint les secouristes de la SNSM sur la plage pour s’occuper de l’annexe, afin que la Rescue Star puisse reprendre sa recherche initiale.

Peu de temps après, le CROSS donne liberté de manœuvre à la Rescue Star, qui retourne à la Marina Fort-Louis à 15h45.

De son côté, l’avion DASH 08 a couvert toute la zone, sans rien trouver, et termine sa recherche à 15h40, lui aussi.

Les autres équipiers SNSM à bord de l’embarcation privée terminent leur quadrillage et ont liberté de manœuvre à 16h05 ; eux aussi retournent à la marina Fort Louis après une longue journée bateau, moitié entraînement, moitié recherche.

Quant à la DF 24 de la douane, liberté de manœuvre leur est donnée à 17h55.

Outre le remorquage d’un dériveur retourné et d’une annexe endommagée, il y a eu 4 équipes (3 bateaux et un avion) déployés au large pendant près de 6 heures pour la recherche d’un naufragé ; vraisemblablement pour rien, puisque aucune personne n’a été portée disparue. Il semble donc très probable que cette personne ait rejoint le littoral à la nage. La moindre des choses aurait été qu’elle prenne contact avec les secours ou la gendarmerie pour signaler qu’elle était saine et sauve après avoir abandonné son embarcation retournée. Cela aurait évité de déployer inutilement des moyens matériels et humains et de leur faire perdre du temps et de l’argent. Si une telle mésaventure vous arrive, veuillez toujours prévenir les secours ; même si vous pensez que personne ne vous ait vu ou ne soit au courant…. Mieux vaut prévenir que tout va bien pour vous, plutôt que de laisser le CROSS et les équipes locales de recherche dans le doute.

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