Accusé de détournement de fonds, un pharmacien a été relaxé

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Deux pharmaciens de Saint-Martin ont comparu jeudi dernier devant le tribunal de proximité de Saint-Martin ; l’affaire avait déjà été appelée une première fois fin janvier mais renvoyée.

PPG, le propriétaire de l’officine, est accusé d’abus des biens d’une Sarl en tant que gérant ; CP, l’une de ses employés, est accusée de recel de bien provenant d’un abus de bien. Concrètement, il est reproché à PPG d’avoir détourné 801 945 euros entre janvier 2013 et août 2019 à des fins personnelles en demandant  sa CP d’effacer certaines transactions en espèces pour qu’elles n’apparaissent pas dans la comptabilité de la pharmacie. En contre partie, il payait son loyer à hauteur de 2 000 euros par mois. Il est reproché à CP d’avoir accepté une partie de l’argent qu’elle savait détourné.

Cette «comptabilité en parallèle» a été dénoncée par une ancienne salariée. Une enquête de gendarmerie a ainsi été ouverte, les deux protagonistes ont été placés en garde à vue fin août et début septembre 2019. Une perquisition a aussi eu lieu au sein du commerce ainsi qu’une seconde, informatique, au sein des comptes.

A l’audience jeudi dernier, le fond de l’affaire n’a toutefois pas été examiné. Les deux avocats, maîtres Stephen Montravers et Jan-Marc Ferly ont soulevé des nullités visant l’annulation des poursuites de leur client. Avant même de discuter des actes reprochés et donc de chercher à prouver la non culpabilité de leur client, ils ont voulu montrer que les moyens utilisés lors de l’enquêté n’ont pas été conformes au code de procédure pénale.

Maître Jan-Marc Ferly a longuement souligné que sa cliente a été placée en garde à vue pour un motif qui a servi de prétexte à mener l’enquête sur le détournement de fonds.

Pour lui, les informations recueillies au sujet de la comptabilité en parallèle, ne l’ont pas été dans un cadre légal, donc ne sont pas valables d’un point de vue juridique. Il a ainsi demandé l’annulation de la garde à vue, donc des poursuites non justifiées de sa cliente..

Pour les deux conseils, tout a été orchestré par le parquet «pour coincer » le pharmacien et trouver des preuves de sa culpabilité.

Malgré l’argumentation des deux avocats durant plus d’une heure, le procureur a demandé aux juges de joindre l’incident au fond et d’étudier tout de même l’affaire.

Sollicité pour délibérer immédiatement par la défense, le tribunal s’est retiré pour réfléchir. Après une heure de suspension, l’audience a repris : le tribunal a confirmé l’irrégularité de la procédure et relaxé les deux prévenus. (plus de détails sur soualigapost.com)

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