Anticipation des effets du changement climatique : Saint-Martin face à de nombreux défis

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A la demande du préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton, le Conseil Economique Social et Culturel de Saint-Martin (CESC) présidé par Ida Zin-Ka-Leu a été chargé d’établir un rapport sur le changement climatique conséquence des émissions de gaz à effet de serre et sa traduction sur la vie sociale, l’activité économique, l’écosystème et les ressources de Saint-Martin.

C’est une première à Saint-Martin ! Suite à la saisine du préfet délégué de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin en septembre dernier, un rapport sur « l’anticipation des effets du changement climatique à Saint-Martin » a été rédigé par le Conseil Economique Social et Culturel de Saint-Martin, en collaboration avec la Commission Environnement et ses membres, le département Transition Ecologique et plus particulièrement la direction de l’Environnement, l’ancien sénateur, Guillaume Arnell et David Julius, de la société Molokoï.

Face aux médias réunis en préfecture vendredi dernier, Vincent Berton a tenu à saluer « l’excellent travail réalisé par le CESC et ses membres ainsi qu’à tous les collaborateurs qui ont apporté un éclairage précis sur les adaptations de Saint-Martin aux effets du changement climatique ». Le préfet délégué des Iles du Nord a insisté sur le fait que « Saint-Martin est exposée à tous les risques naturels tels que les cyclones, inondations, submersions marines, séismes… D’où l’importance d’une prise de conscience collective sur tous ces dangers réels accentués par le réchauffement climatique ». Et d’ajouter « Pour l’instant, on est loin du compte !  L’énergie utilisée sur le territoire est carbonée à presque 100%, et tout cela appelle à de nouvelles adaptations dans de nombreux secteurs tels que nos modes de déplacements et de consommation, le tri sélectif, les bâtiments qui sont loin d’être vertueux sur le plan énergétique (passoire thermique)… Ce n’est pas un jugement de valeur mais force est constater que nous sommes en retard sur nos modes d’activités  et de fonctionnement éco-responsables. Il est grand temps d’agir ».

« Le changement climatique n’est pas le problème des autres, c’est aussi le nôtre »

Même son de cloche pour la présidente du CESC Ida Zin-Ka-Leu, qui dans son rapport, insiste aussi sur la nécessité de changer les habitudes de chacun pour faire face aux effets et enjeux du dérèglement climatique. « Le Conseil Economique Social et Culturel a mobilisé les forces vives du territoire pour y apporter des éléments de réponse », souligne Ida Zin-Ka-Leu. « Malgré l’opposition de point de vue entre scientifiques et les climato-sceptiques à cause de l’indifférence et de l’ignorance sur les sciences du climat, il nous semble important et démocratique que de se ranger à l’évidence d’un dérèglement climatique en cours. Les rapports du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution de climat et les différentes conférences des partis sur le climat nous invitent aujourd’hui à une prise de conscience collective non pas dans le but d’inverser le cours des choses mais au moins à en ralentir les effets. Notre île, aussi petite soit-elle à l’échelle planétaire, n’échappe pourtant pas aux effets de ces changements climatiques et, à l’heure où il faut agir concrètement, tous les experts affirment que les personnes les moins responsables du dérèglement climatique sont celles qui seront les plus durement touchées. Il y a urgence pour nous, pouvoirs publics, acteurs locaux, socioprofessionnels, associations de défense de l’environnement, citoyens d’engager ensemble pour notre territoire, une réflexion globale, de prendre des mesures nécessaires, personnalisées et appropriées dans la défense de notre planète en intégrant cette prise de conscience dans nos actions territoriales. L’avis du CESC n’est pas un avis scientifique, c’est, celui du bon sens collectif : le changement climatique n’est pas le problème des autres, c’est aussi le nôtre » (plus de détails dans notre édition de demain). _AF

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