CINEMA : Il était une fois dans les Caraïbes

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Théa Marti, réalisatrice, scénariste et productrice ukrainienne, s’est lancée ces dernières semaines dans un projet cinématographique à Saint-Martin, en faisant appel aux talents locaux et en utilisant notre île accueillante comme décor pour un film de genre.

«Les Furies» raconte l’histoire surréaliste de trois femmes des Caraïbes, qui incarnent les pouvoirs destructeurs de l’univers et le conflit éternel entre l’homme et la nature. Il s’agit de la suite d’un de ses précédents films «The Fates», tourné à Rome en 2019.

Le scénario s’inspire de l’«Oresteia» d’Eschyle et des personnages des trois Furies de la mythologie grecque – Alecto, Megaera et Tisiphone. 

Alecto incarne la colère sans fin d’un tremblement de terre incessant. Megaera personnifie la rage jalouse des eaux du tsunami. Tisiphone représente la destruction vengeresse des vents d’ouragan. Ces déesses sont venues chercher Oreste, prince d’Argos, pour venger le meurtre de sa mère, la reine Clytemnestre.

« Dans mon travail, je choisis souvent des mythes et des légendes comme noyau narratif et je les ré-interprète de manière contemporaine en utilisant les particularités locales d’un lieu. Le cadre principal de «The Furies» est l’environnement paradisiaque de Saint-Martin, avec ses eaux turquoise, son ciel lumineux et ses plages de sable blanc. 

Néanmoins, ces beautés cachent de nombreux secrets et drames invisibles pour l’œil d’un simple touriste. Il y a des histoires de pouvoir, de trahison, de cupidité, de passion et de danger qui vont bien au-delà de l’image stéréotypée d’une île tranquille des Caraïbes. C’est exactement ce que j’avais envie d’explorer dans ce court-métrage sans dialogue, basé essentiellement sur l’action, la musique et les images.

Ce drame surréaliste est une métaphore de notre société avec sa hiérarchie, ses intrigues politiques et ses jeux de pouvoir, où le destin des gens est en jeu dans une partie d’échecs entre les dieux dominants. 

Tout comme la situation actuelle en Ukraine, mon pays d’origine, que j’ai décidé d’insérer dans mon film de manière très subtile, plus comme un sous-texte que comme une revendication réelle. », nous raconte Théa Marti.

Oreste et les Furies sont les protagonistes d’un conflit entre masculin et féminin, artificiel et naturel, intellect et émotions, matériel et spirituel. Comme résultat attendu dans une société patriarcale, Oreste est acquitté par Athéna, la déesse de la stratégie, de la sagesse et de la guerre.

Dans son interprétation métacinématique, Athéna, sous sa forme humaine, est une productrice de films qui a un pouvoir de décision sur le résultat d’un film sur Oreste. Ainsi, c’est son personnage qui exprime ma conviction personnelle que l’esprit humain est incassable et que chacun mérite une seconde chance.

Faxinfo salue ce projet de Théa Marti et lui souhaite beaucoup de succès !

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