«Les annonces gouvernementales sont décevantes et en trompe-l’œil», a déclaré la députée de Saint-Martin, Claire Guion-Firmin, à la suite du 5ème comité interministériel pour la reconstruction des îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy qui s’est tenu lundi dernier à Paris
« Décevantes parce qu’elles ne correspondent pas aux annonces faites à Saint-Martin par le Président de la République, elles ne sont pas non plus en cohérence avec les paroles rassurantes du Premier Ministre et son Gouvernement. Dès lors, nous pouvons nous interroger : s’agissait-il de postures ou d’une stratégie de communication ?
En trompe l’œil parce que les chiffres mirobolants, le « pactole » comme va même jusqu’à titrer la presse nationale, ne correspondent pas à une aide financière nette. Des 493,6 millions d’euros de solidarité nationale au total annoncés, l’État intègre l’aide de l’Union européenne, la reconstruction de ses propres infrastructures – préfecture et gendarmerie – l’accord d’un prêt et un moratoire qui, comme leurs noms l’indiquent, devront être remboursés !
La Collectivité a soumis à l’État un plan pluriannuel d’investissement reconstruction de 210 millions d’euros mais seuls 21 millions d’euros de fonds spéciaux seront accordés à la COM et si c’est un geste apprécié, ce n’est pas à la hauteur de ce qui a été clairement affirmé par Emmanuel Macron : « Nous ferons vite, nous ferons bien et nous ferons mieux, je veux que cette reconstruction soit exemplaire et durable » (12 sept. 2017 à Saint-Martin).
Dès lors, comment la collectivité pourrait-elle présenter un budget pour le 12 avril prochain sans les fonds nécessaires à la sécurisation et reconstruction des logements, des routes et la réhabilitation des établissements scolaires ?
Le délégué interministériel, représentant de l’État, l’a souligné « L’État français a tenu à privilégier une logique de solidarité nationale, alors qu’il n’y était tenu à rien en raison des statuts des deux îles, qui ont notamment une autonomie fiscale ». Sommes-nous comptables de la solidarité nationale ? Victime de notre autonomie ?
Je ne peux me résoudre à croire que la France, qui s’est engagée devant l’ONU à consacrer 0,7% de sa richesse à la solidarité internationale et au développement des pays les plus pauvres, minimise l’aide qu’elle octroie à l’un de ses territoires après une telle catastrophe naturelle.
Nul doute que la prochaine réunion interministérielle de juin prochain où sera présenté un plan pluriannuel de rattrapage sera l’occasion de nous prouver que la solidarité nationale n’est pas un simple concept ou une monnaie d’échange ».
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