Alors que la crise sanitaire liée au coronavirus s’accentue Outre-mer comme dans l’Hexagone, Annick Girardin s’est exprimée lors d’une conférence de presse. Elle précise que les Outre-mer ne sont pas encore au stade 3, mais que l’état d’urgence sanitaire va être appliqué, comme dans l’Hexagone.
Ce mercredi 18 mars, à l’issue du conseil des ministres, Annick Girardin, ministre des Outre-mer, s’est exprimée dans le cadre d’une conférence de presse. La ministre a fait le point sur l’avancée du coronavirus dans les Outre-mer. À ce jour, plus de 80 cas sont avérés et huit territoires sont touchés. Seuls Saint-Pierre et Miquelon ainsi que Wallis-et-Futuna n’ont pour l’heure aucun cas avéré.
“L’Outre-mer n’est pas encore au stade 3” a d’abord précisé la ministre. “Il faut qu’on puisse prévenir au maximum l’arrivée du virus”. “La peur de manquer à provoquer dans certains territoires des comportements violents inacceptables”, a expliqué Annick Girardin. “Il faut aussi lutter contre les fausses informations et éviter les rumeurs”, avant de rappeler les bons gestes à adopter pour éviter de propager le virus.
Répondant à des questions écrites transmises à l’avance puisqu’il s’agissait d’une conférence de presse à distance, Annick Girardin a expliqué que si le confinement a été décidé pour les Outre-mer c’est “pour ralentir au maximum la propagation de la maladie pour qu’il n’y ait pas de pic d’affluence dans nos hopitaux“.
Message aux Ultramarins de l’Hexagone
“Je demande aux Ultramarins installés hors de leur territoire de ne pas y rentrer dans cette période”, a recommandé la ministre, “ce serait un risque de propagation du virus”.
Pour les étudiants dans l’Hexagone, Ladom va recenser les étudiants ultramarins, pour déterminer combien sont partis ou restés dans l’Hexagone. “Vous avez sans doute envie de rentrer chez vous, mais vous êtes potentiellement porteurs.”
Quatorzaine obligatoire
“La quatorzaine est obligatoire pour tous ceux qui entrent dans les territoires d’Outre-mer, une quatorzaine très stricte”, précise Annick Girardin. “Nous avons la même attention pour les territoires d’Outre-mer que pour l’Hexagone”, poursuit la ministre.
88 cas Outre-mer
La ministre donne le détail des cas en Outre-mer : 88 personnes sont atteintes à ce jour (18 mars 2020).
- 33 en Guadeloupe
- 19 en Martinique, dont un décès
- 14 à La Réunion
- 11 en Guyane
- 3 à St Martin / St Barth
- 3 en Polynésie
- 3 à Mayotte
- 2 en Nouvelle Calédonie
Continuité territoriale et économie
“Nous assurerons la continuité territoriale, s’il y avait une rupture de cette continuité”, a précisé la ministre, annonçant que cette question a été évoquée ce mercredi en Conseil des ministres. “Des mesures seront précisées dans les jours à venir”.
Concernant les mesures économiques, la ministre a assuré que le gouvernement soutiendra les entreprises. Elle demande aux chefs d’entreprises de veiller à mettre en place les gestes-barrière en mettant le maximum de salariés en télétravail. “Au choc majeur, il faut des réponses massives”. “Nous allons suspendre les échéances des prêts accordés par la BPI ainsi que les échéances fiscales”, a-t-elle détaillée.
État d’urgence sanitaire
“L’Etat d’urgence (ndlr : sanitaire) va-t-il être décrété dans les territoires d’Outre-mer ? Oui, c’est la décision qui a été prise lors du conseil des ministres” a annoncé la ministre. Toutefois, “par amendements, des spécificités vont être introduites dans le projet de loi pour la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie qui ont des compétences particulières”.
Report des municipales partout
Concernant le report du deuxième tour des municipales dans les Outre-mer, la ministre a confirmé que ce sera le cas, comme dans l’Hexagone. Le second tour aura lieu au mois de juin, si le virus est vaincu à ce moment là.
Liaison aérienne des territoires ultramarins
Dans un communiqué diffusé juste après l’intervention d’Annick Girardin, plusieurs précisions ont été apportées concernant le secteur aérien. Voici le verbatim de ce communiqué :
“Annick Girardin, ministre des Outre-mer, et Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat chargé des Transports, annoncent des mesures sur les contrôles aux frontières pour ralentir au maximum la propagation du virus Covid-19 dans les territoires d’Outre-mer.
Les dispositions nationales qui concernent l’interdiction d’accès au territoire national de ressortissants hors Union européenne, sauf dérogations, s’appliquent pleinement dans les Outre-mer.
S’agissant des liaisons avec l’Hexagone, le confinement à domicile des passagers aériens et maritimes en provenance de l’hexagone est la règle. Des consignes ont été passées pour restreindre l’accès aux transports aériens, en particulier vers les territoires ultramarins, aux seuls voyages familiaux et professionnels ne pouvant être différés. Cela conduira à réduire la fréquence des liaisons aériennes.
Dans le Pacifique, en articulation étroite avec les gouvernements locaux, ces mesures sont également appliquées afin de lutter contre la propagation du fait des caractéristiques de ces territoires (éloignement, double insularité, capacité et répartition des structures sanitaires) et de leur faible niveau de contamination actuelle.
Le Gouvernement s’emploie à faciliter le retour des touristes hexagonaux vers l’hexagone et des ultramarins partis dans l’hexagone pour des raisons touristiques, familiales ou sanitaires vers leur territoire d’origine. Afin de diminuer les risques de propagation du virus, les ministres demandent toutefois à tous les ultramarins qui habitent dans l’hexagone, dont les étudiants en mobilité, de rester sur leur lieu de résidence habituel. Des consignes ont été passées pour que les hébergements étudiants dans l’hexagone restent ouverts.
Malgré des échanges réduits au strict minimum, les territoires ne peuvent être coupés de l’hexagone, alors que de nombreux pays ferment leurs frontières aux ressortissants français. Ainsi, en liaison étroite avec les préfets et hauts-commissaires des territoires ultramarins, le Gouvernement a demandé aux compagnies aériennes de rester mobilisées pour l’organisation de la continuité territoriale entre les territoires ultramarins et l’hexagone. Ces dispositions permettront de maintenir le transit du fret, la possibilité d’évacuations sanitaires et d’acheminement des produits sanitaires (médicaments, produits sanguins…), et certains déplacements pour raisons familiales ou professionnelles impérieuses.
Enfin, les routes aériennes seront sécurisées pour rallier les territoires du Pacifique qui sont les plus éloignés de l’hexagone, dans un contexte très évolutif de fermeture des frontières de nombreux Etats, notamment des Etats-Unis. Les vols de Paris vers la Polynésie française transitent désormais par Pointe-à-Pitre. La sécurisation des vols vers la Nouvelle-Calédonie, via l’Asie, est en cours.
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