Déconfinement : De nombreux sujets abordés par l’exécutif dont le dossier brûlant des contrôles transfrontaliers !

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 Le président, Daniel Gibbs et sa première vice-présidente, Valérie Damaseau sont intervenus en direct, le lundi 18 mai dernier à l’occasion du 7ème Point COM live hebdomadaire de la Collectivité.

Voilà maintenant une semaine, le gouvernement a amorcé la phase de déconfinement sur le plan national. Saint-Martin, territoire classé vert selon la notation sanitaire, a pu suivre ce mouvement et a appliqué les consignes de sortie progressive du confinement depuis lundi dernier.

« Après deux mois de confinement, la situation sanitaire relativement stable a permis que de nombreux commerces puissent ouvrir leurs portes, redonnant de la vie dans nos rues, nos quartiers, pour le plus grand soulagement de tous ceux qui attendaient, parfois de manière vitale, la reprise économique.

Vous avez tenu bon et je vous en félicite, car nous traversons une crise éprouvante, inédite et qui s’annonce encore longue.

Les résultats de la campagne de dépistage PCR pilotée par notre hôpital sont encourageants.

Sur 150 tests pratiqués depuis le 4 mai dans les différents quartiers de Saint-Martin, un cas a été diagnostiqué positif au COVID19 sur la partie française.

Deux autres personnes ont été dépistée positives ces derniers jours et ont été prises en charge.

Oui, chers habitants de Saint-Martin, nous arriverons difficilement à atteindre le 0 cas et à le maintenir. Mais nos efforts combinés doivent permettre de limiter durablement les risques de transmission et l’escalade de contamination. Seul le respect des mesures barrières, par chacun de vous à titre privé et par l’ensemble des professionnels permettra de protéger la communauté.

La campagne de terrain s’achève aujourd’hui, nous aurons des résultats affinés d’ici quelques jours. L’ARS sera alors en mesure de nous fournir une analyse précise de l’impact de cette campagne de dépistage aléatoire sur personnes symptomatiques.

La Collectivité s’est fortement impliquée pour que cette campagne de dépistage puisse avoir lieu.

Cette première étape va permettre d’avoir une photographie plus précise de la situation sanitaire sur notre territoire.

Les dépistages ne vont pas s’arrêter avec cette campagne. Bien au contraire, l’hôpital reste plus que jamais mobilisé pour contrôler la circulation du COVID-19 et apporter les meilleurs soins possibles à tous les patients, qu’il s’agisse de cas de coronavirus ou d’autres pathologies bien évidemment.

D’ailleurs, nous sommes heureux et rassurés de pouvoir réceptionner cette semaine l’un des automates de dépistages PCR, actuellement en transit en Guadeloupe, que la Collectivité offre à l’hôpital pour l’aider dans sa mission. Dans cette phase de déconfinement, nous devons faire preuve de vigilance au quotidien.

Une vigilance permanente dans nos comportements au travail, à la maison, de manière à ne pas nous mettre en danger et à protéger notre entourage.

Nous ne le dirons jamais assez : les gestes barrières sont le seul rempart contre la propagation de la maladie, il faut donc adapter la reprise de nos activités en continuant, plus que jamais, à les respecter : distance physique, lavage de mains réguliers, port du masque dans les lieux publics, et à la maison si on est malade.

Maintenant, je tenais à vous faire part aussi de quelques situations complexes auxquelles nous faisons face actuellement.

D’abord celles des aides nationales auxquelles nos entreprises ont droit. Saint Martin, comme toute collectivité française, est éligible au plan d’aide gouvernemental massif aux entreprises.

D’ailleurs, notre collectivité abonde ces dispositifs au prorata du nombre d’habitants.

Après plusieurs semaines de mise en œuvre laborieuse, la direction générale des finances publiques nous a communiqué un point d’étape des traitements de demandes : 1248 entreprises ont déposé un dossier pour obtenir le Volet 1 du Fonds de solidarité de l’État à Saint Martin. 826 ont été traités, 305 acceptés, 157 sont en attente de pièces complémentaires et 364 ont été refusés.

Aux entrepreneurs éligibles, à qui cette aide aurait été refusée sans explications, sachez que la Collectivité a d’ores et déjà demandé au la direction générale des finances publiques de Saint-Martin, la DGFIP, l’accès à tous les fichiers et les motifs des rejets afin d’en comprendre les raisons.

Nous sommes à pieds d’œuvre pour vous permettre d’accéder à ces aides nationales si vous y êtes éligibles. Je rappelle que le traitement de ces dossiers ne transite pas par la collectivité mais exclusivement par la DGFIP.

Maintenant, je souhaite vous parler des décisions du week-end dernier relatives à la gestion de la frontière, frontière historiquement invisible et symbolique si chère à nos cœurs depuis près de 4 siècles, depuis la signature du traité de Concordia.

Au début de la crise, la situation d’urgence sanitaire et la nécessité d’un confinement différencié avait conduit à justifier des contrôles de circulation qui étaient initialement une réaction commune au lockdown institué par la partie néerlandaise.

A cette époque, Saint-Martin comme Sint-Maarten, ne disposait pas encore des équipements sanitaires actuels et la mobilisation des habitants quant au respect des gestes barrières n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui.

D’ailleurs, nous étions tous de part et d’autre dans un confinement obligatoire et seules les personnes autorisées pouvaient circuler.

Mais depuis la levée du confinement en France, le lundi 11 mai, et en partie néerlandaise le dimanche 17 mai, nos frontières sont toujours fermées, cette fois-ci par les seules autorités Françaises, puisque Madame la Première ministre de Sint-Maarten a annoncé ce week-end, la décision du Conseil des ministres d’arrêter les contrôles de police.

Sur ce contrôle, trois éléments :

– Nous le savons bien, cette fermeture reste théorique. Il suffit, comme nous l’avons fait avec la préfète la semaine dernière, de constater le nombre de personnes qui contournent ce contrôle.

– Plus grave encore, ce qui ne devait être qu’un contrôle des laissez-passer délivrés par la préfecture et le gouvernement de Sint Maarten, s’est transformé en véritable contrôle transfrontalier : fouille des véhicules, contrôle des papiers d’identité, contrôle des immatriculations.

Ceci n’est pas acceptable dans la vision du traité de Concordia

Pourquoi les enfants ne peuvent pas retrouver leur scolarité à Saint-Martin, alors que certains commerçants, salariés ou entrepreneurs, peuvent franchir la frontière ?

155 cas de Covid19 en Guadeloupe, 189 en Martinique et le 8 mai : réouverture de la liaison entre ces deux îles sans quatorzaine.

Je ne prends que cette illustration qui parlera à beaucoup. La continuité territoriale prévaut, et je ne la critique pas, bien au contraire.

C’est pourquoi, j’ai pris acte de la décision de la première ministre Jacobs samedi matin ; décision que nous n’envisagions certes pas si rapidement, mais un principe soutenu par l’ensemble des élus de la collectivité de Saint-Martin, m’ayant même demandé avant la sortie de confinement, une motion requérant la fin des contrôles.

J’ai avisé la Ministre des outre-mer Annick Girardin, samedi après-midi par téléphone et par courrier, de la situation. J’ai demandé à l’Etat, seule autorité compétente, que le principe de parallélisme des formes soit exercé, la situation d’urgence sanitaire étant redevenue relativement favorable et les besoins sociaux et économiques urgents.

C’est d’ailleurs sur ce principe rassurant de l’Etat d’une épidémie maitrisée, que j’ai accepté de travailler sur la réouverture des écoles.

Lors de notre dernière réunion tripartite, jeudi 14 mai, la première ministre Silvéria Jacobs avait déjà fait part de son intention imminente de rouvrir les frontières.

Un principe partagé par la Collectivité qui ne dispose pas de l’autorité en la matière, il faut le rappeler, mais qui a toujours joué son rôle de partenaire et parfois même de médiateur, depuis le début de la crise.

Le déconfinement étant amorcé au nord comme au sud, l’activité économique impose que tout un chacun puisse à nouveau circuler d’une part et d’autre de l’île, dans le respect des gestes barrières imposés par nos deux gouvernements. Il en va de la survie de notre économie.

Les enjeux sanitaires sont importants, et je suis convaincu que c’est ensemble que nous devons lutter contre la pandémie. Nous devons nous y confronter et aborder le déconfinement conjointement.

Des mesures sanitaires peuvent être maintenues : prise de température, tests en nombre, mesures barrières. Les services de l’Etat pourront prendre le soin de les définir.

Le Conseil scientifique prévenait la semaine dernière qu’il va falloir se préparer à vivre longtemps avec ce virus. La frontière devra-t-elle être éternellement matérialisée et contrôlée à cause du COVID19 ?

Notre défi, ces prochains mois, sera d’œuvrer à la réouverture de notre destination touristique et nous ne pourrons réussir cette étape qu’à travers un partenariat étroit et équitable avec nos voisins de Sint Maarten. Comme nous l’avons toujours fait, démontrons notre capacité de résilience et la force de notre unité.

J’aurais l’occasion de faire valoir nos propositions en la matière en reprenant mon projet de création du United Congress French and Dutch, qui dans ce nouveau contexte sanitaire mondial, devient désormais une impérieuse nécessité. Nous en reparlerons prochainement, une fois la crise terminée, et je continuerai, dans les prochains mois, à défendre le concept devant les instances nationales et européennes, à Paris, La Haye et Bruxelles.

Réouverture des restaurants

Le 18 mai est un jour important à double titres car c’est aussi la date de réouverture des restaurants, qui attendaient cette décision avec impatience et parfois une certaine angoisse bien compréhensible.

Vous savez l’énergie que la Collectivité a déployée auprès de la préfecture, pour aboutir à cette décision. Je salue le Président de la République qui a entendu notre demande, et localement la préfecture, qui a compris l’urgence économique pour nos entrepreneurs qui ont besoin de relancer leur activité au plus vite.

C’est chose faite à partir d’aujourd’hui. J’en profite pour lancer un appel aux chefs d’entreprise pour qu’ils respectent les mesures barrières dans toutes les étapes de leur profession.

C’est la seule manière de permettre à cette avancée tant attendue d’être pérennisée.

Chacun doit être conscient de son rôle essentiel dans la lutte contre la propagation du virus Covid19 qui s’affaiblit sur l’île, certes  mais qui n’a pas disparu.

Notre économie va fonctionner en modes local et régional ces tout prochains mois.

A ce titre, nous vous invitons, toutes et tous, à soutenir les entreprises de Saint-Martin, à consommer local, pour aider notre économie à se relever.

C’est par la solidarité et l’entraide que nous réussirons à franchir cette étape difficile.

La relance économique

Le gouvernement a annoncé, le 14 mai dernier, la possibilité de voyager en France et en outre-mer en juillet et août.

C’est une bonne nouvelle ! Notre Office de Tourisme et ses partenaires vont pouvoir travailler sur une campagne de promotion régionale, avant de pouvoir relancer la promotion pour la haute saison touristique de décembre 2020, si tout se passe comme nous l’espérons.

C’est grâce à la consommation locale et au tourisme régional que Saint-Martin pourra trouver son équilibre économique, ces prochaines semaines. Un équilibre qui reste particulièrement fragile mais sur lequel nous allons construire la reprise à court terme de notre économie.

Bien entendu, avec une activité touristique tournée vers le marché nord-américain, cela ne suffira pas.

C’est pourquoi, nous travaillons sur la reprise du trafic aérien régional – et dans un second temps international – et sur la relance progressive du secteur hôtelier.

Les hôteliers nous ont fait part de leurs inquiétudes et estiment à 26M€, pour le moment, la perte globale d’activité pour l’année 2020. C’est considérable (plus de 4% de notre PIB).

Il va donc falloir préparer une relance solide et durable pour tous les secteurs de notre économie.

L’action immédiate de la Collectivité va consister à réviser le budget 2020 – nous réunirons le conseil territorial, à cet effet, mercredi 20 mai – et à consolider les recettes pour construire la relance économique sur des bases concrètes et suffisamment solides.

Outre les mesures nationales de sortie de crise, la Collectivité a ouvert un fonds exceptionnel de 5 M€ pour soutenir le tissu économique local. Cette aide financière se fera, en partie, sous la forme de prêts à taux O consentis via Initiative St Martin Active ou l’ADIE. Elle s’adresse à toutes les entreprises en difficulté, quelle que soit leur taille. C’est un effort considérable sur le budget de la Collectivité directement injecté dans notre économie.

Nous estimons à près de 12 millions d’euros la perte sèche de recettes, avant même d’y inclure les dépenses exceptionnelles liées à la crise du COVID-19.

C’est dans ce contexte particulièrement dégradé que la Collectivité va devoir trouver des ressources et élaborer un plan de relance post crise pour soutenir notre économie.

La relance de l’économie de Saint-Martin passera indéniablement par notre capacité à renforcer notre économie locale et à inciter à l’investissement sur notre territoire.

• Cela passe par la mise en œuvre de la réforme fiscale avec une fiscalité allégée, simple et efficace. La réforme de la Collectivité est prête. La mise en place d’outils informatiques dédiés appartient maintenant au Ministère de l’économie et des finances pour garantir son application.

• Cela passe aussi par la création d’un outil financier visant à sécuriser nos entreprises et à inciter davantage les investissements. Ces dernières années le prouvent, le saupoudrage d’aides économiques ne produit pas les effets escomptés, il faut aller plus loin.

La relance économique reposera sur l’action directe des pouvoirs publics :

• A travers les investissements et la commande publique, sachant que le Plan pluriannuel d’investissements de la Collectivité (le PPI), prévoit 230 millions d’euros de projets d’investissement pour les 3 prochaines années, avec un effort particulier sur l’aménagement, l’embellissement et l’équipement du territoire.

• Il faudra aussi poursuivre nos efforts de réorganisation et d’externalisation de la commande publique pour accélérer la concrétisation de nos projets pour le territoire.

• L’action des pouvoirs publics reposera également sur notre capacité à partager un cap avec le monde économique et à se donner les moyens de développer des secteurs aujourd’hui secondaires afin de rompre avec notre ultra-dépendance au tourisme   

Dit autrement : la Collectivité n’est pas seule dans ce combat. C’est une lutte qui se gagne tous ensemble.

Nous travaillons avec les socioprofessionnels sur ces sujets. Des propositions sont à l’étude.

Je rappelle que nous devons rester humbles et raisonnables.

Saint-Martin n’a pas encore achevé sa phase de reconstruction post Irma, publique et privée. Nous devons tous avoir en tête les capacités financières, humaines et sociales de notre territoire avant de formuler des promesses vaines.

L’expérience de l’après Irma nous a prouvé que personne ne détenait de baguette magique !

Nous devons relever ensemble un challenge déterminant pour l’avenir de Saint-Martin.

Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice et contribuer à la reconstruction économique du territoire.

Cadre de vie

La délégation Cadre de Vie, présidée par notre vice-président Steven Patrick, travaille sur le redémarrage des travaux publics.

Des travaux d’entretien sur le réseau d’éclairage public ont été effectués la semaine dernière dans les secteurs de Concordia, Cul de sac, Oyster Pond et Marigot. Il s’agit essentiellement de la remise en état de réverbères défectueux.

La délégation a supervisé la désinfection des bâtiments scolaires et des bâtiments de la Collectivité, qui sont réalisés à 80%. Les dernières opérations de désinfection seront finalisées cette semaine.

Malgré certaines difficultés dans la collecte des déchets, les entreprises prestataires sont opérationnelles sur l’ensemble du territoire. La Collectivité a procédé au renouvellement des marchés publics pour ces prestations, lors du conseil exécutif du mercredi 13 mai.

Seule la procédure de renouvellement du marché public sur le tri-sélectif est encore en cours.

En attendant, afin de vous permettre d’accéder à ce service de tri et de procéder à un nettoyage des abords des bornes, la Collectivité a fait appel à deux entreprises de la place, qui ont procédé, samedi 16 mai, à la vidange des colonnes de tri sélectif dans 23 points de collecte du territoire.

Les agents de la direction de l’environnement de la collectivité se sont fortement mobilisés pour cette action de nettoyage. L’opération sera renouvelée autant que nécessaire jusqu’à la mise en œuvre du nouveau marché.

Le chantier d’enfouissement des réseaux électriques mené par l’entreprise Getelec est quasiment achevé.

Néanmoins, une tranchée reste ouverte dans le virage de Colombier pour la réalisation d’un ouvrage de génie civil destiné aux réseaux de télécommunication.

Mercredi dernier, le Conseil exécutif a voté une délibération visant à reporter d’un an la date de paiement de la redevance d’occupation temporaire du domaine public pour les exploitants des restaurants et des boutiques des Carbets d’Orient Bay.

Cette décision concerne 7 occupants de restaurants et 3 occupants de boutiques ayant tous signés leurs conventions d’AOT en 2019 et ayant subi des retards dans la mise en œuvre de leurs commerces.

La délégation Cadre de Vie a mené des études prospectives pour la réfection des routes où l’ensemble des réseaux ont été enfouis.

Une première tranche de travaux de réfection des routes sera programmée sur un réseau étendu allant d’Oyster Pond à Morne Valois. Les consultations relatives à ces travaux vont pouvoir être lancées.

Enfin, la délégation a tenu une réunion de travail avec la chargée de mission du Conservatoire du Littoral, vendredi 15 mai dernier, sur le projet de revalorisation du site naturel du Galion sur la baie de l’embouche. Il a été convenu d’organiser une réunion de médiation, avant la fin du mois de mai entre la Collectivité, le gestionnaire du projet et les habitants de Quartier d’Orléans.

Il est pour nous essentiel que les habitants soient tenus informées des tenants et aboutissants de ce projet et en suivent sa réalisation ».

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