Si vous avez suivi les rebondissements de cette rentrée scolaire, vous savez que les journées sont longues pour certains parents et professeurs qui se mobilisent contre les conditions d’accueil des élèves depuis la rentrée.
Hier matin, devant la cité scolaire, plusieurs dizaines d’élèves, de parents d’élèves et de professeurs étaient venus bloquer l’accès de l’établissement pour protester contre les conditions d’accueil des élèves mais aussi contre l’accueil qui leur a été réservé par la Collectivité et le Rectorat. Lundi, après avoir constaté dimanche en fin de journée, que l’installation des préfabriqués de la cité scolaire n’était pas terminée, le collectif s’était rassemblé devant la Collectivité à Marigot dès 7h du matin, tout de noir vêtu en signe de deuil, dans l’espoir de rencontrer Madame Petrus, 3ème vice présidente. Espoir comblé puisque la rencontre a bien eu lieu. Malheureusement, la demande du collectif est refusée par la Collectivité. Pas le temps de trainer, les manifestants se rendent au Rectorat où la réponse est la même. On ne s’engage pas au côté du collectif, l’accueil des élèves ne sera pas suspendu. L’argument est simple. Côté Collectivité, on explique que le calendrier ne peut pas être modifié parce qu’on ne peut pas aller plus vite et qu’on n’est pas compétent dans le domaine. Côté Rectorat, on a fait au mieux pour compenser les retards de la reconstruction. Face à cette partie de ping pong, décision est prise de bloquer l’entrée de la cité scolaire le mardi matin. Lors de ce rassemblement, on ne peut s’empêcher de constater que les manifestants sont plus nombreux que les jours précédents. Parents, professeurs et élèves cherchent à expliquer à ceux qui ne comprennent pas le mouvement pourquoi ils ne peuvent plus accepter de telles conditions d’accueil. Lynn Taylor, représentante des parents d’élèves, nous explique que l’action est compliquée. Bien sûr, c’est difficile de voir les enfants perdre encore du temps d’enseignement mais le danger semble bien réel dans certains établissements et si on ne fait rien, combien de temps serons-nous en reconstruction? Combien de temps pour retrouver des conditions d’accueil parfaitement normales ? Pour bien comprendre la colère d’aujourd’hui et la motivation qui semble tardive, pour certains, il faut remonter au mois de juin. En juin, le mouvement était balbutiant, les questions se posaient déjà. Après une année longue et douloureuse pour tout le monde et avant tout pour les élèves, il avait été assuré que la rentrée aurait lieu dans des conditions dignes, au moins en terme de sécurité. Le collectif ne demande pas la réalisation de tous les travaux, à la minute. La demande porte sur la sécurité des élèves et leur confort. Il suffit de questionner les élèves pour en avoir le cœur net. Tous ne sont pas partisans du mouvement par peur de perdre encore plus de temps sur un cursus déjà bien amputé mais tous racontent des journées similaires, des inquiétudes identiques. Problèmes de cantine, pas de CDI, pas de clôtures, pas assez de bus scolaires, il pleut parfois dans les salles, manque cruel de matériel pédagogique… Une simple visite suffit à convaincre. Il y a bien un problème avec cette rentrée scolaire. On pourrait vous décrire minute par minute le déroulement des évènements. On pourrait écrire de longs paragraphes sur l’état des établissements et le mépris de certains à l’égard d’un mouvement composé d’enfants et d’adultes concernés plus que jamais par l’avenir de l’île mais les images sont bien plus parlantes. Cette année scolaire commence sous le signe du deuil. Le deuil des promesses mais également pour certains, le deuil de leurs espoirs. Des espoirs qu’ils nourrissaient pour la jeunesse de Saint-Martin. Une jeunesse qui sert de faire-valoir à beaucoup mais qui compte réellement pour combien? _NB
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