Alors que les services de l’éducation nationale de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin organisent ce vendredi 24 novembre, un séminaire destiné aux directeurs d’école et chefs d’établissement, les syndicats enseignants alertent à Saint-Martin le gouvernement sur leurs mauvaises conditions de travail dans les écoles après le passage, il y a plus de deux mois, de l’ouragan Irma. Ils dénoncent un manque de matériel et un mauvais accueil des élèves.
« Nous ne sommes pas des soldats », ont déclaré les représentants locaux du syndicat Snalc (Syndicat national des lycées et collèges) à Saint-Martin, en alertant sur les conditions de travail et d’accueil des élèves, plus de deux mois après l’ouragan Irma.
« La rentrée telle qu’elle a été présentée ne reflète pas la réalité », a affirmé Sébastien Fillion, le secrétaire académique Snalc Guadeloupe, évoquant la visite du Premier ministre Édouard Philippe venu le 6 novembre dernier assister à la rentrée scolaire à Saint-Martin.
Surpopulation dans les classes et manque de fournitures scolaires
« Le Premier ministre a visité la seule véritable école qui était prête à accueillir les élèves », a-t-il déclaré. « Dans les écoles, avec les demi-journées de cinq heures d’affilée, les enfants ne peuvent pas tenir. Au collège de Quartier d’Orléans, nous avons un problème de fournitures scolaires. Le collège Soualiga est transféré dans les bâtiments de la Cité scolaire. 380 élèves répartis en 12 classes dans 9 salles. 35 élèves par classe. Ça ne rentre pas », a-t-il poursuivi.
Le syndicat veut aussi alerter sur les conséquences en termes d’organisation pour les parents. « Par exemple pour le collège Soualiga, qui accueille les élèves uniquement les après-midis et le samedi matin, cela crée un problème gigantesque pour les parents », indique Stéphane Ami, enseignant à la Cité Scolaire et secrétaire académique adjoint Snalc.
Les syndicats dénoncent les propos de la ministre de l’Outre-mer sur les enseignants
Les représentants du Snalc sont également revenus sur les propos de la ministre de l’Outre-mer Annick Girardin, qui s’était notamment dit, avant la rentrée, « choquée » par les enseignants ayant quitté l’île après l’ouragan.
« On peut l’entendre mais les enseignants sont des habitants comme les autres. Nous ne sommes pas des soldats. Certains ont vécu des conditions très difficiles. Alors les stigmatiser et les menacer de sanctions était malvenu », ont regretté les syndicalistes.
« Le délégué interministériel nommé à la reconstruction Philippe Gustin a lui-même indiqué que 50 % des employés de la préfecture avaient quitté l’île mais on ne l’a pas entendu dire qu’ils étaient menacés », ont martelé les deux représentants du Snalc. _AF
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