C’est au collègue de Quartier d’Orléans que s’est tenu le mercredi 27 novembre dernier, le premier séminaire consacré aux classes bilingues de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin.
En 2016, pour répondre à une volonté politique relative à « la prise en compte des particularités linguistiques des territoires » exprimée dans la loi organique des deux collectivités, des classes bilingues ont été mises en place à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin.
Quatre ans après, l’ensemble des acteurs de ce projet expérimental innovant se sont retrouvés pour dresser un bilan intermédiaire et définir les orientations à venir.
« Aujourd’hui, le bilan est fort encourageant »
Sur le plan quantitatif, ce sont 584 élèves répartis sur près de trente classes allant de la moyenne section de maternelle jusqu’à la 3ème qui bénéficient de cet enseignement bilingue avec, depuis 2016, une cohorte qui n’a cessé de croitre grâce à l’ouverture chaque année d’un niveau de classe supplémentaire dans les 5 écoles maternelles, les 5 écoles élémentaires et les 2 collèges où ces classes bilingues sont implantées.
Si, sur le plan pédagogique, ces classes constituent pour Saint-Martin une réponse à la difficulté scolaire, pour Saint-Barthélemy, il s’agit d’une volonté d’ouverture visant à doter le territoire d’une main d’œuvre bilingue.
Les éléments issus de la recherche permettent d’affirmer aujourd’hui que la plasticité cérébrale des jeunes enfants aidant, ces deux objectifs sont totalement réalisables. C’est aussi sur cette profusion de recherches et de comptes rendus d’expérience que le groupe chargé de piloter les classes bilingues s’est fondé pour construire des apprentissages cohérents qui imbriquent les deux langues.
Sur le plan qualitatif, les premiers résultats se basent sur les compétences de lecture des élèves à la fin du cours préparatoire et sur les résultats obtenus par les élèves du collège. Au cours préparatoire les élèves ont naturellement transféré d’une langue à l’autre les compétences acquises. Au collège, ils ont amélioré l’usage de l’anglais standard et accédé plus facilement à la compréhension des mathématiques.
La portée de l’enseignement bilingue s’est aussi manifestée de manière générale sur les apprentissages en confortant ainsi les affirmations des chercheurs : lorsque l’élève anglophone peut construire et enrichir sa langue maternelle, il en résulte une meilleure maîtrise du français et lorsque l’élève francophone découvre des notions en anglais, c’est toute sa capacité à réfléchir qui se développe.
Outre les nombreux bienfaits de l’enseignement bilingue, ce séminaire a mis en évidence des difficultés sur le terrain liées à une formation insuffisante des professeurs pour enseigner non pas une langue étrangère, mais les programmes français en langue anglaise.
Les premières réponses à cette difficulté ont été apportées par l’inspectrice en charge de l’enseignement des langues dans notre académie, Jocelyne VIEILLOT, qui a présenté l’ensemble des formations proposées sur le territoire national, que ce soit en présentiel ou à distance mais aussi les séjours linguistiques à l’étranger visant à développer les compétences des professeurs.
Fort des encouragements du recteur de l’académie de Guadeloupe, Mostafa FOURAR et de l’inspectrice générale, Antonella DURAN, l’enseignement bilingue sur nos territoires, va continuer à se renforcer dans les années à venir pour proposer à plus d’élèves des possibilités de réussite accrues. Ce n’est plus une expérience, mais un levier pédagogique reconnu (merci à Marie-Joselyne Arnell, Conseillère pédagogique chargée du pilotage pédagogique des classes bilingues du premier degré).
No comments