Environnement : Avec la révision du PPRN, l’Etat veut présenter les dangers à vivre en bord de mer !

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Mardi dernier a eu lieu la première réunion publique de la procédure de révision du volet submersion marine/aléa cyclonique du plan de prévention des risques naturels (PPRN).

Animée par les agents de la direction de l’environnement (DEAL), elle a eu pour but de présenter l’avancée de la révision et les éléments qui ont servi de base à celle-ci.

Suite aux relevés des hauteurs des eaux effectués après Irma, une carte en 3D a été réalisée montrant l’impact de la submersion marine sur l’ensemble de la partie français. Certains bâtiments y ont été reportés. Selon le responsable du pôle risques de la Deal à Saint-Martin, 11 % du territoire ont été submergés par Irma. Selon les données récoltées, à la Baie orientale la mer est allée jusqu’à 350 mètres à l’intérieur des terres. L’endroit où la mer est montée le plus haut est à Oyster Pond avec une cote à environ 5 mètres, 4,19 m ont étés relevé à Quartier d’Orléans, 2,8 mètres à la Baie Nettlé/Terres basses. Il ne s’agit pas de la hauteur d’eau dans les maisons mais de la hauteur de l’eau par rapport au niveau de la mer. Des vagues entre 6 et 8 mètres ont été enregistrées à l’Est de l’île.

 « Minimiser les effets d’une catastrophe naturelle »

Les services de l’Etat l’ont répété à plusieurs reprises : l’ambition de la révision du PPRN est de «réduire la vulnérabilité de la population» et «d’améliorer la résilience». C’est-à-dire de «minimiser les effets d’une catastrophe naturelle et de rebondir plus vite vers un état d’équilibre». La DEAL a en effet estimé que le territoire sera totalement reconstruit en septembre 2021. Si on «construit mieux dans des zones moins vulnérables», la reconstruction du territoire sera à l’avenir plus rapide après un cyclone. Cela «ralentira moins l’économie».

Le but aujourd’hui est d’exposer à la population les risques encourus en vivant dans les zones à aléa fort. Bref de l’inciter par elle-même à déménager. Et d’insister sur les risques de résiliation des contrats d’assurance par les compagnies. A noter que le montant des dégâts causés par la submersion marine et indemnisés par les assurances, n’est pas connu.

«Le Saint-Martinois aime vivre en bord de mer mais il n’est pas obligé d’être les pieds dans l’eau», commente la DEAL qui précise que la réglementation ne fait pas de différence entre une habitation privée et un hôtel. Autrement dit, les hôtels devraient être davantage éloignés du littoral pour être mieux protégés. L’exemple a été pris avec le Club Orient qui a été entièrement détruit ou le rez-de-chaussée du Beach à Marigot. Idem avec l’écosite qui se trouve dans une zone submersible, et dont la réouverture a été retardée.

 Prochaine réunion publique le 23 avril…

La DEAL souhaite aussi attirer l’attention de la population sur les conséquences de l’urbanisation sur les plages : les bâtiments et les enrochements sont des facteurs qui réduisent les cordons sableux. «Si on construit sur les plages, il n’y aura plus de plages à Saint-Martin, or c’est un attrait touristique», affirme-t-elle. Selon les études, les sédiments ne peuvent pas se poser et reconstituer la plage, ils sont évacués par la mer. En revanche les enrochements permettent de stabiliser le trait de côte. «Ils ne protègent en aucun cas contre la submersion», insiste le responsable du pôle risque.

Par habitations au bord de mer, les services entendent l’ensemble des maisons dans un périmètre limité, il ne s’agit pas uniquement de la première ligne de maisons. Par exemple à Grand Case, la première rangée de maisons a été très fortement endommagée mais a protégé les autres derrière. Si la première rangée est détruite, c’est la deuxième qui sera exposée au choc des vagues, et ainsi de suite. Le problème doit ainsi être pris dans un ensemble. Tout en sachant qu’on «ne peut laisser construire une maison car elle protège celle de derrière». Selon plusieurs études, un minimum de 50 mètres du rivage est requis.

A ce stade de la révision, les services de l’Etat assurent qu’il n’y aura pas d’expropriation. «Notre rôle est d’informer et de conseiller», assure la préfète. Des recommandations et une nouvelle réglementation pour les prochaines constructions seront ainsi définies et présentées le 10 mai. Parmi ces recommandations, le déplacement des zones de vie au-dessus des cotes de référence. Mais en aucun cas, le PPRN ne prescrira des travaux ou aménagements de protection contre le risque cyclonique de submersion marine.

La prochaine réunion publique aura lieu le 23 avril ; seront présentées les différentes cartes et zonages.

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