Samedi dernier, la communauté de Saint-Martin s’est levée comme un seul homme pour dire « stop » à la violence. Une marche blanche, rassemblant plus d’une centaine de participants, a parcouru le boulevard de Grand-Case et la route principale, transmettant un message de paix et de solidarité face à une insécurité grandissante.
Organisée à l’initiative du club de foot des vétérans et soutenue par les élus locaux, cette manifestation a pris son départ à 17h depuis le parking public de Grand-Case, avant de suivre un itinéraire sur lequel d’autres manifestants se sont greffés. « Nous devons lutter ensemble contre le crime et la délinquance. C’est notre responsabilité morale de dire non, we are better than than! », a déclaré avec force Louis Mussington, président de la collectivité.
Une mobilisation citoyenne forte
Parmi les participants figuraient des élus, des représentants associatifs, des familles et des figures de la vie locale. Tous portaient un message commun : la violence ne peut pas continuer à déchirer la société saint-martinoise et son économie : « La violence est contre nous tous. Il faut dire non aux armes, non à cette spirale destructrice. Les familles doivent être partie intégrante du changement ».
Des messages forts et émouvants
Au terme de la marche, des interventions poignantes ont souligné l’importance d’un tel rassemblement. Une mère de famille de Grand-Case a exprimé sa douleur face à la situation actuelle : « Chaque jour, nous pleurons nos jeunes. Il est temps de nous rassembler, parents, élus et associations, pour arrêter l’hémorragie ». Gilbert Rousseau, figure locale, a lui aussi appelé à l’action : « Nous devons faire attention à ce qui se passe. Il y a trop d’enfants dehors le soir, ils ont 9, 10, 11 ans, il y a un énorme travail à faire, ensemble. Il faut renforcer la sécurité, on en a besoin pour continuer à grandir”.
Les associations sportives, comme la ligue de football et le club des vétérans, ont rappelé leur volonté d’encadrer la jeunesse. « Nos jeunes ont besoin d’activités et de repères. Il faut travailler ensemble pour leur donner un avenir », a souligné leur représentant.
Une réflexion sur les causes
Dans les discours, la responsabilité parentale a été largement évoquée. Alain Richardson, premier vice-président, a rappelé : « L’éducation commence à la maison. Les enfants n’appartiennent ni à l’État ni à la collectivité, mais aux parents. Il est de notre devoir de les encadrer et de les éduquer. » Il a aussi pointé du doigt le manque d’infrastructures pour occuper les jeunes, tout en reconnaissant les efforts nécessaires pour les mettre en place.
La marche s’est conclue par une minute de silence, en hommage aux victimes tombées sous les coups de la violence. « Nous devons rester unis en tant que communauté. Tant que les parents ne prendront pas leur rôle au sérieux, nous, les élus, ne pourrons rien faire », a affirmé Louis Mussington en condamnant ce rituel de tirer des coups de feu en l’air lors d’un enterrement de jeune décédé d’un accident de moto ou durant une fusillade : “Cette pratique doit arrêter tout de suite, où est le respect de la vie?!”
Une volonté de poursuivre
Cette marche blanche marque le début d’une série d’initiatives. D’autres mobilisations sont déjà prévues dans les différents quartiers de Saint-Martin. Tous les acteurs de la société locale appellent à un sursaut collectif. « Nos jeunes ont tellement de talent. Il est temps d’agir pour ne pas perdre cette génération », a conclu une travailleuse sociale de l’éducation nationale. _Vx
No comments