En seconde partie de son discours concernant la signature de l’avenant au protocole post-Irma, le Président Daniel Gibbs a répondu à quelques questions, notamment sur ses relations avec l’Etat et ses services.
La forme et le fonds sur la date limite pour signer l’avenant au protocole ne conviennent pas au Président Daniel Gibbs, « encore une fois, on a pris le temps de négocier à l’amiable.
A un moment donné, il faudra que j’aille devant le tribunal administratif, si réponse ne m’est donnée ». Le Président assure qu’il respectera toutes les conditions qui lui sont demandées et imposées, « je tiens à dire le fond de ma pensée sur les méthodes qui sont utilisées. J’ai le sentiment que ce qu’on nous donne d’une main, on se précipite pour nous le reprendre de l’autre ».
Le 6 septembre 2017, la Collectivité s’est retrouvée avec une économie « complètement à plat. Entrée de recettes, zéro. Une première dotation, après négociation, avait été de donner 12,5 millions d’euros pour compenser la recette qui était générée par la taxe foncière. L’évaluation que nous avions faite, qui était basée sur celle de l’année d’avant, était de 18 millions. La compensation qui avait été faite était de 12,5 millions ».
De là à penser qu’il y a une volonté de nuire à la Collectivité de Saint-Martin, il n’y a qu’un pas que Daniel Gibbs ne veut pas franchir.
« Je n’aime pas répondre à la place des autres, et je n’aime surtout pas faire des interprétations. Je ne répondrais pas à la place de ceux qui sont derrière ça ».
Trois mois après Irma, lors de sa venue, le Président de la République a demandé que soit faite une évaluation des dégâts, aussi bien dans le public que dans le privé. Trois semaines après, la Collectivité était en état de donner cette évaluation, qui était de 3,5 milliards. Un rapport a été déposé. L’Etat n’a fourni aucun rapport d’évaluation, si ce n’est une réévaluation du rapport que nous avions fourni. Je laisse à tout un chacun la liberté de comprendre ce qui s’est passé et sur quelles bases on travaille ».
Par ailleurs, le Président assure qu’il « ne peut plus entendre qu’à la Collectivité, ce sont des mauvais, je ne peux plus entendre que la Collectivité fait n’importe quoi, je ne peux plus entendre sans cesse cette critique ». Au lieu d’accompagner une Collectivité qui était « handicapée, malade, blessée par ce qui était arrivé, certains n’ont eu de cesse de l’incriminer. Au point qu’on se demandait, véritablement, si on cherchait à nous accompagner ou plutôt à nous enfoncer ». Daniel Gibbs estime que ce qui est arrivé à la Collectivité est comme « un boxeur qui a pris un uppercut d’une violence extrême, qui n’est pas tombé mais qui vacille, et à qui l’on demande d’être efficace. C’est ce qui nous est arrivé pendant ces deux ans, et le coach nous demandait d’être performant ». Quant à ses relations avec les services de l’Etat, « c’est comme si on demandait de nous lancer une bouée, et qu’à la place, on nous lance une ancre ». _RM
Une ancre pour une île à a dérive ?