La semaine dernière, il a beaucoup plu. Ca nous a donné envie de vous expliquer une expression de rigueur, dans sa version française mais également dans sa version anglaise !
Pourquoi dit-on « il pleut des cordes » pour signifier qu’il pleut fort ? L’expression date du 18ème siècle et renvoie à un phénomène optique. La persistance rétinienne, ça vous parle ? Vous souvenez-vous de ces petits cahiers pour enfants? Sur la première page, une cage, sur la deuxième un oiseau et au fil des pages l’oiseau avancent sur la page. On attrape le petit cahier, on fait défiler les pages entre nos doigts et le miracle se produit, l’oiseau s’anime sous nos yeux. Il sort de la cage et s’envole. Une série d’images fixes qui défilent rapidement sous nos yeux donne l’illusion d’un mouvement qui n’existe pas en réalité. L’image que vous venez de voir se lie à celle que vous regardez à l’instant T. C’est sur ce principe que fonctionne le cinéma et c’est aussi ce phénomène qui peut expliquer l’expression « il pleut des cordes ». Quand la pluie tombe très fort et en grande quantité, vos yeux ne perçoivent plus que le mouvement général. Votre cerveau ne distingue plus les gouttes séparément, le mouvement est trop rapide et la quantité trop importante. A cela, s’ajoute le fait que les gouttes sont en mouvement. Votre œil fonctionne alors comme un appareil photo réglé sur un temps de pause long. Ce que vous voyez, c’est l’image d’un long fil d’eau, une corde, des cordes… L’équivalent anglais est assez drôle puisqu’on dit « it rain cats and dogs ». La version anglaise aurait deux origines possibles. La première viendrait du fait que, dans le temps, les animaux domestiques dormaient sous les combles. Or, les toits étant souvent en mauvais état quand il pleuvait, les animaux couraient se réfugier à l’étage du dessous, dans les chambres avec les habitants de la maison. La deuxième origine possible arrive tout droit du 16ème siècle. A l’époque, les villes étaient particulièrement sales et les déchets couvraient souvent les rues. Il n’était pas rare, bien au contraire, de croiser des carcasses d’animaux domestiques qu’on avait jetées là avec les autres déchets. Quand on passait dans la rue, on pouvait avoir l’impression qu’il avait plu des chats et des chiens juste avant. Arrêtons-nous sur la première explication, beaucoup plus mignonne… _NB
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