Les responsables du guide gastronomique Gault et Millau étaient à Saint-Martin le week-end dernier pour remettre les récompenses à des restaurateurs locaux, mais aussi présenter la deuxième édition du célèbre guide jaune. C’est au restaurant Creol’Garden à Marigot, qu’Alain Warth, président du guide Gault et Millau pour les Antilles-Guyane, associé avec Jean-Philippe Montel, s’explique sur cette édition qui été dévoilée samedi soir.
Faxinfo : Comment est venue l’idée de créer une édition pour les Antilles-Guyane ?
Alain Warth : Il y a un peu plus de deux ans, nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure. On a un gros parcours sur l’ensemble des Antilles depuis 40 ans. On est intervenu sur de multiples choses comme des livres de cuisine, des associations de chefs, des concours et des congrès de chefs. Nous sommes un peu les « maillons ouvriers » du système, mais on ne nous voit pas souvent, parce qu’on est plutôt discrets.
Faxinfo : Comment fonctionne la notation des restaurants visités ?
Alain Warth : Je ne peux pas vous le dire (sourire). Mais on a une douzaine d’enquêteurs mystères qui sillonnent les Antilles, plus ceux de métropole qui passent parfois pour contrôler les notes attribuées si elles sont importantes. Nous avons des notes qui vont de 10 à 15 pour les Antilles, même 15,5 pour certaines villes. Mais quand on arrive à ces notes-là, on fait toujours venir un inspecteur international de Paris qui vient confirmer la note, pour qu’il n’y ait pas de litige sur notre vision de sa cuisine.
Faxinfo : Que recherche le guide Gault et Millau ?
Alain Warth : On est toujours à l’affût de jeunes chefs en émergence. Le Gault et Millau est essentiellement connu pour dénicher des chefs en avenir. C’est un peu l’ADN du guide, par rapport aux autres grands guides.
Faxinfo : Le guide est également consultable sur Internet ?
Alain Warth : On a le guide papier et l’on est sur le numérique, avec un site Internet. C’est là que nos lecteurs et gourmets viennent chercher l’information. On a la chance d’être classé dans le Top 10 des sites les plus visités en France métropolitaine, avec 360 mille visiteurs par mois. Donc, pour le restaurateur, être cité dans le guide et avoir sa plaque devant le restaurant, c’est énorme.
Faxinfo : Le Gault et Millau Antilles-Guyane est important cette année ?
Alain Warth : Pour cette première année à Saint-Martin, on a visité une trentaine de tables sur le territoire, et il y a 5 restaurants primés. On a 259 tables référencées dans cette édition, ça veut dire qu’on a visité plus de 400 tables au niveau des Antilles ! Aussi cette année, le guide est beaucoup plus important que l’année dernière, parce qu’on a fait rentrer Saint-Lucie. On a, bien sûr, les îles de la Guadeloupe, avec les Saintes et Marie-Galante, la Martinique, la Guyane, Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Je pense que l’année prochaine on fera rentrer la Dominique.
Faxinfo : Sint Maarten n’est pas concerné ?
Alain Warth : Pour l’instant il n’y a qu’un restaurant de la partie hollandaise, je pense qu’ils rentreront l’année prochaine, mais il ne devrait pas y en avoir beaucoup. Les touristes Américains ou autres, qui viennent à Sint Maarten, vont manger en partie française. C’est la grande force de la rue principale de Grand-Case. Avant le cyclone, il y avait 400 tables à Saint-Martin, aujourd’hui, il y a environ 150 tables rouvertes. Donc, on est sur une bonne lancée, puisque les bonnes tables sont à nouveau actives.
Propos recueillis par RM
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