Johnson Fabre souhaite mettre en avant l’identité des habitants de l’île, qu’il s’agisse de leur culture d’origine ou d’adoption.
Marquer la différence entre culture d’origine et culture d’adoption tout en montrant comment elles forment un tout. C’est l’ambition de Johnson Fabre avec sa vidéo « Where I’m From ? SXM » postée sur YouTube le 17 novembre dernier.
« Je suis né à Saint-Martin mais mes parents sont nés en Haïti. Grandir sur l’île a été un grand combat pour moi parce que mes parents sont haïtiens. Les enfants nés de parents haïtiens n’étaient pas considérés comme des Saint-Martinois. Mais d’un autre côté, ils ne savaient pas grand chose d’Haïti. Pour certains Haïtiens, je n’étais même pas haïtien. Grosse confusion. Pour empirer les choses, je suis né du côté français de Saint-Martin, ce qui fait de moi un Français. Donc pour résumer, je suis un citoyen du monde, je suis Saint-Martinois, je suis Haïtien, mais je suis aussi Français. » décrit-il dans sa vidéo.
Co-fondateur de Soualiga Media, producteur et réalisateur, Johnson Fabre travaille beaucoup en métropole ces derniers temps. Et sa facilité à passer d’une langue à une autre, parfois dans la même phrase, à l’instar de la plupart des habitants de l’île, interpelle dans l’Hexagone comme à l’étranger. « Ce qui nous rend uniques, c’est notre façon de parler. » considère-t-il.
C’est d’ailleurs ce qu’il explique dans sa vidéo: « être capable de parler français, créole, ou anglais n’est pas donné à tout le monde. Mais à Saint-Martin c’est comme ça que nous parlons. L’anglais est notre première langue, mais vous pouvez être sûr qu’il sera mélangé à du néerlandais, créole, français, espagnol, et plus encore. Les gens du monde entier viennent à Saint-Martin et ils adorent la façon dont on parle et toutes les choses que les deux côtés de l’île ont à offrir. C’est de là que je viens, mais j’ai un amour fou pour le pays de mes parents. Alors j’imagine que cela fait de mois un Smartian. ».
Un documentaire diffusé sur les chaînes nationales ?
Cette vidéo est un peu une bouteille jetée à la mer. Johnson Fabre y lance un appel pour recueillir d’autres témoignages d’habitants de l’île. Des témoignages de personnes de toutes les origines. Il cherche à créer une “communauté” avant de venir l’été prochain tourner un documentaire. « Le but est de montrer notre façon de parler, et notre identité. Avant Irma, peu de personnes savaient où était Saint-Martin. Mais notre identité ce n’est pas d’avoir été frappés par Irma » souligne-t-il. L’objectif est de réaliser un documentaire qui soit diffusé sur les chaînes nationales afin d’y présenter les particularités culturelles de Saint-Martin. Pour l’heure, il est à la recherche de financements (Source Soualigapost).
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