« Il est toujours prêt à dresser des écrans de fumée mais aujourd’hui il n’est pas là», a regretté le vice-procureur de la République au sujet de cet homme de 51 ans accusé d’abus de confiance. DE était convoqué jeudi dernier devant le tribunal de proximité de Saint-Martin mais ne s’est pas présenté et n’a donc pas pu justifier des actes dénoncés et rapportés par la victime, présente elle à l’audience.
En juin 2021, la jeune femme dépose plainte contre DE car celui-ci a encaissé plusieurs sommes d’argent sans avoir réalisé les services prévus en contre partie. Plusieurs mois plus tôt, la victime crée son entreprise. Elle a recours à DE qu’elle connaît, pour l’aider à monter son dossier de financement auprès d’une plate forme de microcrédit. Puis elle lui demande de l’assister dans les démarches administratives «car [elle] ne parle pas très bien français», explique-t-elle aux magistrats. Elle lui donne mandat : l’homme est chargé de déposer les statuts et de réaliser l’ensemble des formalités auprès de la CCI. Pour cela, elle lui verse quelque 750 euros. «Nous sommes alors en octobre et il me dit que les démarches prennent environ un moi », précise-t-elle.
En décembre, n’ayant reçu aucun document, la jeune femme demande de faire le point sur son dossier avec DE. «Il me dit que la personne qu’il connaît est en congés », poursuit-elle. En janvier il avance l’excuse du Covid-19 qui «ralentit les procédures». «En février, je n’ai toujours rien et il ne répond plus à mes messages», ajoute celle qui finit par prendre son téléphone et appeler directement les services en Guadeloupe censés s’occuper de son dossier. «Là on me dit qu’aucun dossier n’a été déposé concernant mon entreprise», rapporte-t-elle. Celle-ci comprend alors qu’elle a pu se faire avoir par DE. En parallèle, l’homme devait lui refaire son site internet et il n’a rien livré alors qu’elle lui avait versé 900 euros. Au tribunal, la victime dit aussi qu’elle avait demandé à DE des factures mais il ne les lui a jamais envoyées. «Quand je lui ai demandé une facture pour déposer les statuts de mon entreprise, il m’a dit qu’il avait oublié de la prendre et qu’il allait me l’envoyer, à ce jour je n’ai encore rien reçu », affirme-t-elle.
Le procureur a requis une peine de quatre mois de prison ferme à l’encontre du prévenu déjà condamné deux fois pour escroquerie. Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une amende de 1000 euros. Il a également reçu la constitution de partie civile de la victime ; DE doit l’indemniser à hauteur de 500 euros pour le préjudice moral et de 579 euros pour le préjudice économique.
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