Un chef d’entreprise, LJ, âgé de 56 ans, a comparu devant le tribunal de proximité de Saint-Martin la semaine dernière pour des faits de harcèlement sexuel à l’encontre de l’une de ses (ex) salariées.
AC âgée tout juste de 20 ans, est recrutée par l’entreprise de sécurité de LJ. «Au début tout se passe bien», confirme-t-elle. Puis durant deux ans, elle explique subir un harcèlement à connotation sexuelle de la part de son patron. Il lui dit qu’il l’aime, veut lui envoyer des fleurs, la pince au niveau des hanches, lui demande d’aller dîner avec lui, si elle «préfère les gros sexes», lui dit qu’elle «a besoin du sperme d’un homme», qu’il «a besoin d’un câlin», etc.
AC envisage de déposer plainte pour harcèlement mais elle se dit que sans preuve, personne ne la croira. Alors elle prend l’initiative d’enregistrer son employeur à son insu. En possession de plusieurs fichiers audio, elle se rend à la gendarmerie et dépose plainte début juillet 2019.
Certains des fichiers sont diffusés à l’audience. Pour le parquet, les faits sont caractérisés. Il requiert une peine de six mois de prison avec sursis, une amende de 15 000 euros, une inéligibilité pendant quatre ans (peine obligatoire pour ce type de faits) et une interdiction d’exercer une activité professionnelle ou sociale pendant deux ans.
Après en avoir délibéré, le tribunal a reconnu LJ coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à une peine de six mois de prison avec sursis et une peine d’inéligibilité de quatre ans. Il a reçu la constitution de partie civile de la victime et renvoyé l’affaire sur intérêt civil.
AC avait été licenciée en août 2019 et avait saisi le tribunal des Prud’hommes. Elle avait gagné.
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