Avec ses douze lits réservés aux femmes et leurs enfants, le Manteau est le seul CHRS de Saint-Martin et est à ce titre subventionné par l’Etat. L’association dont les locaux sont mis à disposition par la COM, compte aujourd’hui 15 employés. Après Irma, ils n’étaient plus que 6 sur 12. Depuis, certains sont partis, d’autres sont revenus et pour faire face aux besoins, des emplois ont été créés.
Grâce à la préfecture, quatre postes en contrats aidés de 20 h ont été créés pour une durée de dix mois, et la Fondation de France a permis d’embaucher deux personnes en CDD de 35h pendant un an.
Entre septembre et décembre, Le Manteau a fonctionné en effectif réduit. Les distributions alimentaires ont lieu deux fois par semaine, et trois fois par semaine pour les vêtements collectés en plus grand nombre. Elles sont effectuées avec l’aide d’une équipe de la Croix Rouge et sécurisées par les gendarmes et l’armée. Les denrées proviennent de la Croix Rouge, de la banque alimentaire de la Guadeloupe/COM et de dons d’associations de France et de Guadeloupe.
Son équipe renforcée, l’association a pu reprendre un fonctionnement normal depuis le mois de décembre 2017. Et notamment les ateliers (cuisine, aide aux devoirs, groupes pour les femmes victimes de violences, et portes ouvertes avec des jeux et des groupes de parole le vendredi matin), la préparation des petits déjeuners et déjeuners pour les usagers, l’accès aux sanitaires et blanchisserie, l’accompagnement social…
Mais les stigmates d’Irma sont toujours là et Le Manteau continue, avec l’habilitation de l’Etat, la distribution des colis alimentaires gérés par la COM et partagés entre les différentes associations de l’île. « Mais depuis la fin juin, l’association ne peut plus répondre aux demandes des usagers par manque de nourriture » explique Audrey Gil.
Depuis un mois, Le Manteau porte le SIAO jusque-là basé en Guadeloupe. Les Services intégrés de l’accueil et de l’orientation (SIAO) ont été créés en France en 2010 afin d’améliorer la prise en charge des personnes sans abri ou mal logées. A terme, l’objectif est que toutes les grosses associations du territoire utilisent le même logiciel pour entrer les données des usagers afin d’obtenir une image des besoins réels de la population et les répertorier.
En outre, l’association avait ouvert une friperie solidaire en février 2017. Elle est toujours bien approvisionnée grâce à de nombreux dons de la population locale mais aussi de collectes réalisées en métropole. Toutefois, le toit du bâtiment ayant été endommagé par l’ouragan, le local subit des infiltrations d’eau. La friperie fonctionne donc au ralenti et n’est ouverte que le mercredi matin de 9 heures à midi. Tous les articles sont à un euro.
L’association espère une délocalisation d’ici un an. Audrey Gil annonce : « il y aura douze places pour les femmes et vingt pour les pensions de famille (personnes en difficulté sociale, physique ou psychologique) ». Elle croise les doigts pour que tout se déroule comme prévu.
Pour l’heure, elle ajoute : “ce qui manque le plus aujourd’hui c’est de la nourriture à donner”.
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