Que va-t-il advenir du secteur du nautisme? A-t-il encore une chance de rebondir ? Telles sont les interrogations de Metimer l’association des professionnels de la mer et ses membres. Son conseil d’administration et les divers acteurs de la filière nautique sont inquiets face à l’enlisement de la situation post Irma, deux ans plus tard. Ils s’interrogent sur l’avenir du nautisme et relatent un manque d’information de la part des institutions.
Soucieux de la lenteur de la reconstruction des infrastructures indispensables à la pratique de leurs activités professionnelles et de l’accueil des navires, les professionnels ont établi la liste de leurs doléances qu’ils comptent bien exposer aux services concernés. Ils souhaitent pouvoir réunir institutions et autorités compétentes lors d’une réunion avec la préfecture et la Collectivité afin d’obtenir des réponses concrètes à leurs questions.
Les compagnies de charter et chantiers navals soulèvent le retard des travaux annoncés pour la remise en activité du pont de Sandy Ground. Ils sont aussi confrontés au refus des compagnies d’assurance de prendre en couverture les risques cycloniques. Dans le cas où elles acceptent, elles doublent voire triplent le montant des primes, des propositions tarifaires qui, selon les professionnels, mettent en danger l’avenir des structures.
Par ailleurs, les quelque 126 épaves toujours sous l’eau depuis Irma, n’ont toujours pas été enlevées. La société qui avait été sélectionnée par appel d’offre pour sortir les décombres, ne détient pas l’agrément DHU (Déchet Hors d’Usage) obligatoire pour déplacer des épaves et les dépolluées, indique Metimer qui espère que l’agrément lui sera tout de même donné rapidement, la procédure pouvant s’étendre jusqu’à dix-huit mois.
En ce qui concerne les sociétés toujours en activité, si la plupart d’entre elles a pu retrouver entre 50 et 100 % de leur fonctionnement, certaines ont encore des dettes fiscales. « La loi a été appliquée sans tenir compte du relèvement des sociétés, de la perte de leur chiffre d’affaire et de la baisse de fréquentation, engendrés par le cyclone. Suite à des pertes évidentes pouvant aller jusqu’à 100 % de leur recettes, on aurait pu espérer qu’une étude soit mise en place sur l’impact de la catastrophe en tenant compte du relèvement des sociétés et d’un tourisme non existant », estime Metimer.
L’une des principales causes à cette perte de fréquentation et au déclin du tourisme de la mer est l’état des marinas de la partie française qui n’ont pas encore été rénovées.
Dans une situation aussi critique, les professionnels souhaitent un peu plus de « souplesse » de la part des institutions et réclament être informés des projets à venir ainsi rassurés sur la survie de leurs entreprises.
La liste des institutions que les acteurs du Nautisme souhaiteraient rencontrer…
– Mme la Préfète pour organisation et animation de la reunion
– Direction de la Mer pour les affaires maritimes et les réglementations DEAL pour les installations des bases sur les rives
– Gendarmerie Nautique pour la sécurité et maintien des règlementations sur l’eau
– Mr le Président de la COM pour informer et rassurer les acteurs du nautisme
– La direction de l’ADE pour le développement des enterprises
– Service Urbanisme pour les épaves, pour les AOT
– La direction de l’établissement du Port de Commerce pour les marinas et travaux
– La direction de l’Office du Tourisme pour la promotion du nautisme et événementiel
– La direction de la CCISM pour les problèmes avec les caisses sociales, les moratoires.
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