Médias / Liquidation judiciaire du groupe « France Antilles » : « un pan du patrimoine des Antilles qui disparaît »

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Le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France a prononcé hier, jeudi 30 janvier, la liquidation judiciaire du groupe de presse France-Antilles, éditeur des quotidiens de France-Antilles Guadeloupe, France-Antilles Martinique et France-Guyane.

Le groupe France-Antilles, en redressement judiciaire depuis le 25 juin 2019, employait 235 salariés dans trois éditions distinctes dans les trois départements d’Outre-mer. Ancienne filiale du groupe Hersant, le quotidien avait été créé en mars 1964 à l’occasion de la visite officielle du président Charles de Gaulle en Martinique et le 18 février 1965 en Guadeloupe. Seules les filiales radio des trois éditions sont cédées à un repreneur.

« C’est un pan du patrimoine des Antilles qui disparaît et un peu de démocratie qui s’effondre », a réagi France-Antilles Guadeloupe. « Sur le plan social, c’est un vrai séisme avec 235 salariés de Martinique, Guadeloupe et Guyane qui perdent leur emploi », souligne le journal.

« Un cataclysme social »

Dans leur « Une » d’hier matin, les salariés avaient déjà fait part de leur pessimisme : « Chers lecteurs, vous avez peut-être entre vos mains la dernière édition de votre journal France-Antilles, créé en 1965 »…

« Les Antilles et la Guyane seront les premières et donc les seules régions de France à être privées d’un journal quotidien », poursuit le quotidien en « Une », soulignant aussi « le cataclysme social » qui « jette à la rue 235 salariés et leurs familles ».

Girardin et Riester prennent acte…

Dans un communiqué commun, le ministre de la Culture, Franck Riester, et la ministre des Outre-mer, Annick Girardin « regrettent que la mobilisation d’investisseurs privés, aux côtés d’un soutien exceptionnel de l’Etat, n’ait pas été suffisante pour permettre un projet de reprise », avant de préciser : « depuis le placement en redressement judiciaire du groupe, à la suite d’une cessation de paiement, le 25 juin 2019, l’Etat a multiplié les initiatives afin de permettre à France-Antilles de construire et de financer un plan de redressement. L’existence d’une presse pluraliste et diversifiée sur tout le territoire national est une exigence démocratique et le Gouvernement continuera à se mobiliser avec force en ce sens ».

Les deux ministres suivront avec la plus grande attention les conséquences sociales de cette liquidation judiciaire et l’accompagnement qui sera apporté aux salariés du groupe France-Antilles.

Enfin, ces derniers réaffirment leur mobilisation pour qu’existe une presse locale aux Antilles et en Guyane et plus généralement accompagner toutes les initiatives qui pourront contribuer à faire vivre le pluralisme de la presse et de l’information dans les territoires ultramarins. _AF

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