Les prévisionnistes de l’université de l’État du Colorado ont annoncé jeudi dernier que la saison des ouragans serait « extrêmement active ». En fait, les prévisions comprennent le plus grand nombre d’ouragans jamais annoncé dans un bulletin d’avril de l’université du Colorado depuis que l’équipe a commencé à émettre des prévisions en 1995.
« Nous présentons des prévisions très inquiétantes avec 23 tempêtes nommées, 11 ouragans et 5 ouragans majeurs », a déclaré M. Klotzbach, chercheur principal au département des sciences atmosphériques de l’université d’État du Colorado. « Et même cela va à l’encontre de toutes les prévisions des modèles. Tout porte à croire que la saison sera extrêmement active : les températures de l’eau de l’Atlantique atteindront encore des records de chaleur et le passage à La Niña se fera assez rapidement », a-t-il précisé.
Une année normale compte en moyenne 14 tempêtes tropicales, dont sept se transforment en ouragans, d’après les relevés météorologiques effectués entre 1991 et 2020.
Ces prévisions concernent les tempêtes qui se forment dans le bassin atlantique, qui comprend la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique.
Les eaux chaudes alimentent les ouragans et contribuent à rendre l’atmosphère plus instable. La Niña – une phase d’un modèle cyclique de températures de l’eau et de vents le long de l’équateur dans l’océan Pacifique – peut affecter les modèles météorologiques dans le monde entier.
M. Klotzbach s’attend à voir apparaître des conditions La Niña au cours des deux prochains mois. Dans un schéma climatique classique, La Niña entraîne une plus grande activité dans la région de l’Atlantique, car les vents plus légers dans la haute atmosphère permettent aux ouragans d’accumuler les grands nuages puissants qui leur donnent de l’élan, tandis qu’El Niño fait tomber les vents au-dessus de l’Atlantique, ce qui va à l’encontre de ces hauts nuages.
Mais ces derniers temps, la situation au-dessus de l’océan Atlantique est loin d’être habituelle. Malgré El Niño l’année dernière, l’Atlantique a produit sept ouragans, soit la moyenne d’une saison normale.
Chaleur record dans l’océan Atlantique
Depuis plus d’un an, les températures océaniques dans une grande partie de l’Atlantique battent des records, sans que les scientifiques ne parviennent à en expliquer pleinement les raisons.
« Il est évident que beaucoup de choses peuvent encore changer, a souligné M. Klotzbach, mais pas tant que cela. Même si l’Atlantique se réchauffe moins entre février et septembre qu’il ne l’a fait au cours de la même période au cours des 40 dernières années, nous serions au deuxième rang des régions les plus chaudes enregistrées depuis 1980 ».
Reste à savoir comment les prévisions s’ajusteront au fur et à mesure de l’approche de la saison qui débutera le 1er juin 2024. Pour l’instant, ce n’est pas brillant… _AF
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