Mise en examen par la justice pour soupçons de détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et favoritisme dans l’attribution de marchés publics, la tourmente judiciaire de la Semsamar voit enfin le bout du tunnel, l’entreprise est désormais blanchie.
Les officiels de la Semsamar ont réuni la presse samedi dernier afin d’annoncer la décision de non-lieu rendue par le juge d’instruction financier du tribunal judiciaire de Paris. Étaient présents autour de la table, Marie-Danielle Hamot – responsable juridique, Laurent Pinsel – directeur général délégué, Yawo Nyuiadzi – président, Marie-Dominique Ramphort – administratrice et Chantal Viviers – représentante du personnel. Ainsi que Maitre Sébastien Schapira, avocat au Barreau de Paris représentant la Semsamar, qui a retracé le déroulé de cette affaire dont les faits remontent à 2012 après dénonciation par le parquet de Basse-Terre et la saisie du dossier par le Parquet National Financier en 2015. Les démêlés judiciaires de la Semsamar ont marqué le début des turbulences pour la société d’économie mixte. Au début de l’année 2013, de nombreux dysfonctionnements ont été mis en lumière dans le rapport de la Mission Interministérielles d’Inspection du Logement Social (MIILOS), comme le salaire exorbitant de la directrice de l’époque, Marie-Paule Bélénus-Romana, atteignant plus d’un million d’euros de rémunération en 2011 ou des conventions signées entre la Semsamar et d’anciens dirigeants, comme Jean-Paul Fischer. Les deux protagonistes avaient alors été également mis en examen, entrainant un changement de direction au sein du bailleur social. Les rebondissements avaient fait couler beaucoup d’encre à l’époque, le Président de la République Emmanuel Macron alors en visite fin 2018 avaient fermement dénoncé les soupçons de pratiques de corruption pesant sur la Semsamar, déjà terriblement affaiblie et décrédibilisée. La nouvelle gouvernance mise en place cette même année a permis de rouvrir le dialogue avec les juges et de réinstaurer une relation de confiance. L’axe de la défense de la Semsamar visait à faire changer le statut de prévenue de l’entreprise à celui de victime, prouvant l’immense préjudice moral et financier qu’a pu subir la société de 400 employés.
Cette ordonnance de non-lieu enlève à présent cette épée de Damoclès en place depuis plusieurs années. Et la reconnaissance du statut de victime de la Semsamar va favoriser ce nouveau départ tant attendu par les dirigeants en place. La Semsamar, qui travaille d’arrache-pied à redorer son blason, s’est portée partie civile pour la suite du procès qui comptera trois personnes physiques prévenues. Les noms n’ont pas été communiqués. Les comptes financier de la Semsamar seront dévoilés au public fin février 2022. _Vx
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