Le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation fait partie des prérogatives de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Historiquement, la recherche formelle et institutionnelle de bromates dans l’eau potable à Saint-Martin ne semble pas avoir été réalisée en amont des mesures faites en mai 2019, mesures qui ont montré la présence de bromates.
Les seules mesures existantes dont dispose l’EEASM relèvent d’auto-analyses sporadiques réalisées par le délégataire (GDE à l’époque) depuis 2010, date à laquelle cette mesure a été imposée par l’arrêté du 21 janvier 2010 modifiant l’arrêté du 11 janvier 2007 relatif au programme de prélèvements et d’analyses du contrôle sanitaire pour les eaux fournies par un réseau de distribution.
Si cet élément peut ne pas apparaître de prime abord rassurant puisque la méthode de production n’a pas changé depuis 2006, il est à noter qu’aucune crise majeure liée à l’ingestion de bromates n’a été identifiée depuis qui puisse être concordante avec les symptômes potentiels décrits par l’ARS. Les mesures prises actuellement relèvent donc du principe de précaution.
De nouvelles analyses du taux de bromates ont d’ores et déjà été ordonnées par l’EEASM avec une demande affirmée de réduction des délais de restitution des résultats afin de pouvoir adapter au plus vite et au mieux les nécessaires mesures correctives et/ou palliatives.
• Réaction et perspective
L’EEASM prend la pleine mesure de cette nouvelle donnée et est naturellement contractuellement engagée dans une démarche de qualité croissante de l’eau délivrée à la population. Toutefois, les études relatives à l’impact des bromates à des taux aussi faibles sur la santé sont rares, le phénomène ayant été mondialement récemment identifié.
Dans la mesure où les systèmes de production et les conditions de production sont identiques à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy qui a vécu une crise liée aux bromates qui perdure dans une moindre mesure, l’EEASM a sollicité son délégataire par anticipation pour à la fois permettre un autocontrôle des taux de bromates et se doter des moyens techniques pour que ces taux respectent les normes en vigueur (10 µg/l pour les normes françaises). Sur le sujet des analyses et des délais qui altèrent les taux, le matériel de mesures immédiates est lui disponible depuis peu dans les Îles du Nord, investissement réalisé par un laboratoire privé à Saint-Barthélemy. Notez que les taux relevés par l’ARS à Saint-Martin en mai 2019 sont trois fois inférieurs à ce qui a pu être relevé à Saint-Barthélemy.
Dans l’immédiat, des adaptations des paramètres physico-chimiques tout au long de la chaîne de production et de distribution de l’eau potable vont être réalisées pour réduire ces taux de bromates. A moyen terme, l’EEASM est engagée dans une réfection profonde des moyens de production ayant d’ailleurs fait l’objet d’un appel d’offres, ces travaux de réhabilitation sont planifiés avec une échéance à 8 mois. Le paramètre “bromate” est naturellement pris en compte dans cette réhabilitation de l’outil de production. L’EEASM entend aussi étendre la nature du partenariat existant avec l’ARS de façon à parfaire l’échange d’informations entre les deux structures, notamment celles liées aux analyses de qualité de l’eau, et améliorer le système d’alerte à la population et le process de réponse aux crises éventuelles.
Sans volonté de minimiser cette donnée nouvelle, les bromates qui se développent au fil de la distribution sont directement imputables au mode de production et sont un élément récurrent chez tous les producteurs d’eau issue de la désalinisation et fait donc l’objet globalement et bien au-delà du territoire de la Collectivité d’une prise en considération croissante.
Mesure immédiate de distribution d’eau aux populations les plus sensibles
Sans attendre, la Collectivité de Saint-Martin et l’EEASM mettent en place un circuit de distribution d’eau auprès des populations les plus sensibles (Hôpital, EHPAD, scolaires en collaboration avec la CTOS, et services publics plus globalement) et adapteront les moyens et le spectre de la distribution publique en fonction des résultats et des progrès réalisés pour résorber ces taux de bromates.
La COM et l’EEASM invitent la population à rester au contact des médias et autres sources d’information, pour suivre les communiqués que la Collectivité et l’EEASM ne manqueront pas de diffuser au fil de l’évolution de la situation.
• Rappels des consignes déployées au titre du principe de précaution :
• Interdiction de consommation en boisson, pour la cuisson ou le brossage des dents.
• L’eau peut être utilisée pour les usages suivants : WC, nettoyage des surfaces, lavage du linge et de la vaisselle, douches tout en veillant à ne pas l’avaler. Il n’y a pas de risque d’absorption cutanée.
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