C’est une semaine de formation intense qui se tient depuis lundi sur le site de la Belle Créole, à Terres Basses. Douze pompiers de Saint-Martin ont été formés à la spécialité USAR (Unité de Sauvetage Appui et Recherche), une branche technique des sapeurs-pompiers spécialisée dans les interventions en milieu effondré.
Sous l’impulsion du capitaine Anthony Arnould, chef de centre du STIS de Saint-Martin, cette session a permis de développer des compétences essentielles dans un territoire vulnérable aux catastrophes naturelles : « Ce type de formation entre dans les missions de sapeur-pompier. Chaque service départemental peut faire le choix d’implanter cette spécialité sur son territoire. Nous avons eu 18 demandes en interne, pour douze places ».
Les critères de sélection
« La motivation, la manière de servir, et une certaine fibre pour le bricolage », précise le chef de centre. Deux formateurs saint-martinois, déjà habilités, encadraient également les sessions. Historiquement, Saint-Martin comptait 3 sapeurs-pompiers formés à la spécialité USAR. Cette opération revêt un caractère exceptionnel : c’est la première fois que autant de personnels sont formés localement dans ce domaine technique de sauvetage en milieu urbain.
Animée par quatre formateurs venus de Guadeloupe, la semaine a mêlé apprentissage théorique et cas pratiques. « Je forme les hommes localement. L’idée est de transmettre les connaissances de la Guadeloupe aux collègues de Saint-Martin de manière à intervenir sur des structures de bâtiment touchées par une explosion ou un tremblement de terre », précise le lieutenant Francis Trival, adjoint de la Spécialité est en charge de l’encadrement Technique, Opérationnel et fonctionnel, à l’USAR de Guadeloupe.
Hier, une journée de démonstration a été organisée en présence, entre autres, du président du STIS (service territorial d’incendie et de secours), Steven Cocks. « Vous avez des Saint-Martinois qui sont au top et qui veulent apprendre », saluait le lieutenant Trival.
Matériel de pointe
Caméras d’inspection, capteurs de sons et de vibrations, levage de dalles, techniques de percement… Les exercices ont été menés avec un matériel de pointe, dans des conditions proches du réel. Une équipe cynotechnique était également mobilisée pour la recherche de victimes ensevelies. L’objectif, en cas de catastrophe, est de pouvoir compter sur les pompiers en tant que primo-intervenants formés aux gestes techniques, avec le renfort de l’unité USAR spécialisée.
L’intérêt de cette formation locale est aussi stratégique. « C’est de mesurer les risques et moyens pour renforcer ceux déjà en place », explique encore Francis Trival, qui confie le projet guadeloupéen d’une accréditation sous bannière de l’ONU pour secourir à l’international lorsqu’un pays en fait la demande.
Dernier temps fort de la semaine
L’établissement d’un camp de base hier soir, avec nuit sur site dans des conditions rustiques. Une mise en condition physique et mentale, dans un esprit de cohésion, qui vient clôturer une semaine de formation intense dans la montée en compétence des équipes locales et de l’engagement du STIS de Saint-Martin en faveur de la préparation face aux risques majeurs. __Vx
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