PORTRAIT : Audrey Gil la force tranquille

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Directrice de l’ALEFPA-Le Manteau, conseillère territoriale, présidente de la commission d’allocation pour les personnes âgées et de l’EHPAD de Saint-Martin, Audrey Gil fait preuve d’un dévouement sans faille.
Originaire de Pau, dans le sud-ouest de la France, elle prend le chemin des études en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS). Avec en plus une maîtrise en activité physique adaptée et un diplôme d’éducatrice spécialisée en poche, Audrey Gil troque il y a plus de 15 ans les paysages de montagne pour découvrir la Guyane et officie dans un foyer de jeunes en quête d’une insertion professionnelle. Après un bref retour en métropole, elle pose ses valises à Saint-Martin : “J’ai commencé au SESSAD (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile ndlr), un mois après l’ouverture, et j’y suis restée 7 ans. Grâce au conseil d’administration, j’ai décroché mon diplôme pour être directrice de petite strucutre ou cheffe de service (CAFERUIS), ce qui m’a permis d’accéder au poste de directrice au Manteau de Saint-Martin en 2015”. La soif de savoir d’Audrey ne s’est pas pour autant tari, elle a depuis passé un master 2 en management des établissements médico-sociaux avec un attrait pour le management participatif.

La fusion et l’engagement
Créé en 1998, Le Manteau fusionne en 2021 avec l’ALEFPA, l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie, qui donne à la petite structure les moyens de ses ambitions : “Être rattachés à l’ALEFPA nous permet d’avoir beaucoup plus d’ouverture, je reste directrice à part entière mais l’ALEFPA nous donne des reins solides, un accompagement pour gérer au mieux les budgets que je trouve et un appui pour répondre aux appels à projets, c’est pour ça qu’on a réussi à se développer. C’est le partenariat parfait”. La liste des dispositifs de l’ALEFPA-Le Manteau est longue et pourtant si nécessaire sur le territoire : “La vision du Manteau est de se développer davantage, d’être actif pour la population qui en a besoin” nous confie celle qui a également fait le choix de s’engager politiquement : “J’ai envie d’être dans le faire, et de rester impliquée, c’est important. Tout comme pouvoir orienter les besoins du territoire aux politiques publiques, d’avoir une expertise”.

La famille de sang et de cœur
Pour se ressourcer après d’interminables journées, Audrey Gil retrouve sa passion du sport, malgré les blessures du passé, et les amis surtout : “La fatigue en fin de semaine me plaît en fait, c’est dynamisant, même si mon fils me reproche souvent que je travaille beaucoup. Mais il me soutient, il comprend que si on veut développer des choses, il faut travailler mais aussi donner de sa personne. On travaille dans l’humain, il y a des personnes qui nous touchent plus que d’autres, ça n’est pas possible de fermer la porte du bureau et de laisser tout ça là, je trouve un grand soutien chez mes amis. J’ai construit ma famille de cœur ici, après toutes ces années, je suis toujours aussi attachée à Saint-Martin, c’est devenu chez moi”.

De l’individuel au collectif
Aussi proche de ses salariés que des usagers, Audrey Gil fait un point d’honneur à être accessible : “Je suis passée du quotidien de la personne individuelle au collectif, mais c’est kiffant aussi de voir un projet qui se met en route et de voir qu’on peut accompagner plein de personnes. Ça ne m’empêche pas de continuer à servir à manger ou d’aller sur des activités, les usagers ont besoin que je sois là”. Fière de son équipe qui est passée de 12 à 23 salariés en un an et demi, Audrey Gil a trouvé le juste équilibre : “Ils sont dynamiques, j’ai vraiment une super équipe avec chacun sa personnalité, je les motive et je demande à tout le monde d’être polyvalent en montrant l’exemple”.

La médaille…
Nommée Chevalier de l’Ordre National du Mérite en juin dernier pour ses 18 ans de service dans le social, celle qui entrainait les jeunes au volley dès ses 15 ans ne cache pas sa fierté : “Fière qu’on reconnaissance mon travail, je donne de ma personne et que les autorités relèvent ça, ça me fait plaisir. Vraiment, ça me touche, et ça me valorise. Je n’aime pas trop être mise en avant… Je ne sais pas si discrète, c’est le mot, mais je suis humble”.

La jeunesse saint-martinoise
Le message d’Audrey Gil pour la nouvelle génération : “Ayez toujours cette motivation de vous former pour essayer de progresser, arrêtez les croyances limitantes et poussez les portes pour voir ce qu’il y a derrière, il faut trouver la volonté parce que chacun d’entre nous a en soi une force qui lui permettra d’aller vers là où il veut, soyez dans l’action”.

Si Audrey Gil a joué le jeu de se décrire en trois mots en choisissant “sport, sensible et social”, son parcours et sa vision de la vie nous amènent naturellement à rajouter l’adjectif “inspirante”. _Vx

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