PORTRAIT / Christophe, alias Faxman : « Ce que j’aime, c’est le contact avec le client et le lecteur »

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Au volant de son véhicule arborant « Un livreur pas comme les autres », Christophe Mavrides enfile, chaque matin, son T-shirt jaune floqué Faxinfo et dépose le journal aux habitants du côté français de l’île.

Christophe est né à Marseille : « À Montolivet, dans le 12e arrondissement, tu connais ? », lance-t-il spontanément, avant d’ajouter : « Mon sang, il n’est pas rouge, il est bleu et blanc, comme l’Olympique de Marseille ».

Arrivé au début des années 90 à Saint-Martin, Christophe s’offre une toute nouvelle vie avec sa femme, Marie-Ange.

C’est son beau-frère qui a tout fait basculer. Un beau jour, il l’appelle : « Oh Christophe ! J’ai acheté un terrain à Saint-Martin. Viens, tu vas voir, tu vas être bien ici ! ».

À cette époque, Christophe est libéré de son emploi par un plan social. À 43 ans, il cesse alors de travailler et propose à son épouse de faire de même.

Rapidement, le couple décide de vendre commerces et terrains à Marseille pour venir s’installer sur la Friendly Island, à Colombier.

Les quatre années qui ont suivi avaient le goût d’une retraite anticipée: « Bateau, plages, pêche, copains, visite, on s’est régalé.

Mais, au bout d’un moment, on s’ennuyait un peu. On avait toujours travaillé alors on avait besoin de s’occuper et de faire autre chose », explique le Marseillais.

 

30 ans à distribuer l’info et à créer du lien

Avant, Christophe était conducteur d’engins, au port de Marseille. Sa femme, elle, tenait son salon de coiffure.

Aujourd’hui, Christophe livre le Faxinfo à des centaines de locaux : « Ils m’appellent tous Faxman maintenant ! », dit-il, hilare.

Marie-Ange le rejoindra 15 ans plus tard pour distribuer chaque matin les nouvelles du quotidien dans le quartier de Bellevue. « Ma routine ?

Le réveil sonne à 2h20 du matin. Je me mouille le visage, je bois un café et je pars à l’imprimerie récupérer les journaux.

Je prends la route vers 3h30 du matin et je fais le tour de l’île en trois heures, à peu près.

Et voilà, aujourd’hui, lundi 17 février 2025, ça fait 30 ans que je fais ça », raconte Christophe.

« Ce que j’aime, c’est le contact avec le client. D’ailleurs, ce ne sont plus des clients, mais mes amis », ajoute-t-il.

Épanoui dans son activité, il fait aussi un bilan heureux de sa vie à deux, sans enfant et sans regret : « Nous, on a choisi les commerces et les voyages.

Tu vas dire que je suis marseillais mais l’Europe, on la connaît par cœur !

En plus de 40 ans de mariage, on en a vu du pays. La Corse, les Baléares, la Grèce, l’Italie, la Belgique et j’en passe… ».

Si Faxman garde Marseille très proche de son cœur, il sait qu’il ne retournera jamais vivre en métropole.

Avec sa femme, ils finiront leurs jours sur l’île, pour lui, c’est une certitude : « C’est fini, on ne rentrera jamais !

Pour moi, c’est ça, gagner au loto : ma femme, le soleil, la santé. Ma vie se terminera ici.

J’aimerais vivre 100 ans, mais bon, on verra ! ». _LM

 

 

 

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