Aussi loin qu’elle s’en souvienne, Ursula Oppikofer a toujours eu la passion des animaux. « Je suis née avec ce défaut » avance-t-elle en riant. Installée sur l’île depuis trente ans, la sexagénaire d’origine suisse et norvégienne dit avoir fait « dix mille trucs » dans sa vie. Mais c’est aux chiens orphelins qu’elle consacre le plus clair de son temps.
L’île compte des douzaines de chiens errants, dont de nombreux cocotiers. Afin d’y remédier, Ursula crée en 2006 l’association I Love My Island Dog. Puis elle a entamé des démarches pour ouvrir un refuge qui ouvre en 2009 grâce à une subvention de la COM, qui lui prête également un terrain à Mont Vernon.
Il est géré par deux bénévoles dont Ursula, et quelques volontaires en va-et-vient. Les frais de fonctionnement sont considérables. « On a réussi à fonctionner avec les donations des touristes et on est presque devenu une attraction parce que les Américains adorent les chiens et aimaient notre refuge », indique-t-elle. Et de poursuivre : « il y avait quarante chiens, laissés en liberté lorsque l’on était présents, et les mêmes touristes revenaient chaque année ».
Elle parle au passé parce que le refuge est entièrement détruit depuis Irma. Il ne reste qu’un container au fond du terrain. En moyenne, le refuge permettait deux adoptions et demie par semaine. En 2016, 177 chiens ont trouvé un maître, dont 70 aux Etats-Unis. Si plus d’une adoption sur trois est réalisée par un Américain, c’est parce qu’au fil des années, le système s’est bien rôdé.
Depuis Irma, beaucoup de chiens ont été abandonnés. Malgré la destruction du refuge, Ursula s’est remise debout et continue de prendre des chiots et organiser leur départ vers les Etats-Unis, la France, et parfois même Saint-Barthélemy. « C’est le meilleure chose que l’on puisse faire actuellement. Mais je ne peux pas tout prendre!» regrette-t-elle.
Gérer les adoptions depuis chez elle est une solution de dépannage mais pas une invitation à venir lui déposer des chiens. Elle redoute d’être envahie.
Il faut reconstruire le refuge. Mais ce n’est pas prévu pour l’instant. «Il y a un moment pour tout, moi je fais ce que je peux » affirme Ursula qui comprend parfaitement que les priorités de la COM sont ailleurs.
L’association est toujours aussi active même si elle a changé son mode de travail. Elle fonctionne avec des familles d’accueil et n’en a jamais assez. « Nous cherchons des volontaires pour loger les chiots entre le moment où ils sont trouvés et celui où ils partent, le temps de les vacciner. Nous fournissons la nourriture, la cage et la laisse » précise-t-elle.
(Lire le portrait dans son intégralité sur www.soualigapost.com)
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