Auteur du livre « Comme un parfum d’écume quantique » publié en 2021, Jean-Paul Jéhanno, alias Jean Jéhan, revient sur son passé pour nous éclairer sur son dernier roman, La femme à la lanterne, paru en octobre dernier.
D’où venez-vous ?
Je suis né à Nantes, en 1949. Mais j’ai grandi dans la vapeur de la SNCF, mon père était conducteur de train. J’avais droit à des bons de gratuité, alors, j’invitais les copains et on faisait parfois le tour de la France, en un weekend. Ça m’a donné le goût de l’aventure. À cette époque, le train, c’était le futur ! D’ailleurs, contrairement aux jeunes d’aujourd’hui, le futur ne m’a jamais fait peur. Au contraire, j’ai toujours été pressé de le découvrir.
Quel a été votre premier rapport à la littérature ?
Un de mes oncles, chanoine, une sorte d’évêque, avait suggéré que j’aille suivre une formation chez les jésuites. C’est ce que j’ai fait, de mes 12 à mes 18 ans. Les jésuites m’ont fait découvrir la philosophie, et un de mes professeurs m’avait appris à apprécier la poésie. A 12 ans, j’ai donc écrit mon premier poème.
Un roman vous a- t-il donné envie d’écrire ?
Bien sûr ! ‘Le Grand Meaulnes’ d’Alain-Fournier. Ce roman à l’eau de rose m’a immédiatement donné envie d’écrire. J’avais 12 ans et, à cette époque, j’étais amoureux d’une fille qui prenait le bus, chaque matin. On ne se parlait pas, mais dans mon imaginaire, on était tous les deux sur un voilier, partis à la découverte du monde. J’ai toujours été un grand rêveur ! Je me suis donc mis à écrire mon premier roman. Il faisait une centaine de pages. Je voulais même l’envoyer à l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française NDLR) pour en faire un téléfilm. Mais je l’ai perdu, malheureusement.
Que faisiez-vous avant de vous lancer dans l’écriture de votre premier roman ?
Pendant 20 ans, je travaillais à la Direction Départementale de l’Équipement. J’étais technicien, je construisais des routes et j’ai bousillé le paysage pendant des années. Mais aujourd’hui, ma fille travaille dans l’environnement. Alors, je dis toujours que ma fille répare les bêtises de son père ! Ensuite, j’ai travaillé à Saint-Martin, pendant près de 10 ans dans la gestion des fonds européens et de ceux de la Politique de la Ville. Enfin, je me suis installé à mon compte avant de prendre ma retraite il y a un an.
Qu’est-ce qui vous a amené à Saint-Martin en 2004 ?
J’avais été appelé à Saint-Martin pour résoudre un problème d’inondation à l’aéroport de Grand-Case. J’avais trouvé une solution mais bien trop alambiquée alors on a choisi la solution proposée par un autre spécialiste d’ici. Une solution beaucoup moins coûteuse et complexe que la mienne. Parfois, quand on arrive dans des coins comme Mayotte ou la Réunion, on a tendance à partager nos élucubrations de métropole. Alors qu’en discutant avec les locaux et en apprenant à connaître le territoire, ça marche mieux.
Dans votre deuxième livre, l’histoire se déroule entre 1600 et 2100. Comment avez-vous reconstitué l’histoire de Saint-Martin à partir du 17ème siècle ?
Christophe Enoch, un Saint-Martinois qui a rassemblé de nombreux documents après avoir mené des recherches archéologiques sur le territoire, m’a donné tout ce qu’il avait. Il y avait des écrits de gouverneurs et un tas d’autres documents anciens datant de 1600.
Partageriez-vous une anecdote croustillante sur la fabrication de votre dernier roman ?
ChatGPT a rédigé ma préface. J’ai obtenu un résultat d’une rapidité impressionnante.
Propos recueillis par LM
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