PORTRAIT : Jean-Marc Ismaël, l’art de transformer la rage en discipline

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Utiliser la boxe pour lutter contre la violence, c’est l’idée innovante portée par Jean-Marc Ismaël à travers son projet « Noble Art et Citoyenneté ».

Ancien boxeur de haut niveau, il mène aujourd’hui un combat contre la délinquance à Saint-Martin. Son histoire débute en Guadeloupe, son île natale, où enfant, il découvre la lutte en jouant avec ses oncles sur la plage. Très tôt, il se passionne pour le Qwan Ki Do, un art martial sino-vietnamien, et devient champion de France au début des années 90.

La Boxe Éducative Assaut, une révélation

À 17 ans, il se tourne vers la boxe anglaise, mais c’est dans la boxe éducative assaut (BEA) qu’il trouve sa véritable vocation : “Cette discipline est la base de tout sport de combat.

L’objectif est de garder le contrôle sur la puissance de ses coups, on ne cherche pas le KO. Il faut être technique et tactique. L’agressivité est sanctionnée, on ne peut gagner qu’en marquant des points”.

Admis en sport-études à Toulouse, il partage ensuite sa carrière entre compétition et coaching pendant vingt ans en métropole. Il demeure à ce jour le premier et le dernier Français à avoir reçu les gants d’or en boxe assaut universitaire (2003-2004).

Désormais installé à Saint-Martin, il veut faire de ce sport une arme contre la violence et un outil éducatif.

Lutter contre la violence autrement

Né sans avoir connu l’identité de son père, il grandit dans une famille marquée par les non-dits : “Malgré mes requêtes, ma famille m’a toujours caché qui était mon géniteur. C’était très frustrant de grandir dans le mensonge.

Je sais qu’aux Antilles, beaucoup de familles souffrent du silence et du manque de considération envers les enfants”.

À travers « Noble Art et Citoyenneté », il souhaite former des jeunes à la boxe éducative assaut et leur permettre de devenir combattants, arbitres ou juges, tout en leur inculquant des valeurs essentielles comme le respect, la maîtrise de soi et l’estime de soi.

Fort de son expérience d’animateur socio-éducatif pendant dix ans, il a observé les bienfaits de ce sport sur les jeunes qu’il accompagnait : « Les exigences de la BEA incitent les jeunes à comprendre qu’il existe des limites à ne pas franchir. Ils intègrent ainsi plus facilement les valeurs citoyennes et s’insèrent naturellement dans la société”.

Pour Jean-Marc Ismaël, les priorités sont l’attention et l’intention : “Savoir ce que je fais et pourquoi je le fais est essentiel. C’est le fondement de mon projet. Parce que je vois beaucoup de rebelles sans cause qui ne savent même pas pourquoi ils sont violents.”

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