Prise de fonction de Sylvie Feucher, nouvelle préfète déléguée

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Nommée préfète déléguée auprès du représentant de l’Etat dans les collectivités de Saint-Barthélemy et Saint-Martin par décret le 18 juin dernier, Sylvie Feucher a pris ses fonctions lundi 9 juillet et succède ainsi à Anne Laubiès.

Elle a, comme le veut la tradition, entamé sa mission en procédant au dépôt de gerbe devant le monument aux morts et sous la pluie, dès 8h30 hier matin.

Bretonne, âgée de 59 ans, mère de trois enfants, fille d’un officier de la marine, elle confie être une navigatrice.

Lorsqu’elle se présente en introduction de sa première conférence de presse en tant que préfète déléguée à Saint-Martin lundi après-midi, elle met en avant son « parcours atypique ». Sylvie Feucher a passé la plus grande partie de sa carrière dans la police nationale où elle a gravi les échelons jusqu’à devenir Commissaire divisionnaire dans les Yvelines et où elle a également été secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police nationale.

Elle a ensuite été préfète déléguée à l’égalité des chances dans le Val d’Oise pendant trois ans, puis nommée chargée de mission de coordination nationale des délégués du gouvernement dans les régions. « C’est le sens de l’intérêt général qui m’anime» résume-t-elle pour appuyer la complémentarité de ses diverses expériences professionnelles. Avoir la possibilité d’agir en amont pour prévenir la délinquance à laquelle elle s’est confrontée en tant que policière, constitue par exemple, selon elle, l’un des aspects de la complémentarité de ses différents métiers.

De Saint-Martin où elle était venue il y a 30 ans en mission dans le cadre de la lutte contre le trafic des stupéfiants, elle gardait « le souvenir d’une île paradisiaque » et a été « choquée » par les images de destruction post Irma qu’elle a vues à la télé en septembre dernier. Depuis son arrivée, Sylvie Feucher constate que « l’île est encore blessée ». Elle affirme avoir un « total respect pour tout le travail accompli » dont elle mesure l’ampleur. Mais elle souhaite passer à la vitesse supérieure pour, toujours en coopération avec la Collectivité, remédier notamment aux problèmes de déchets, d’épaves de bateaux et de véhicules visibles un peu partout sur le territoire qui constituent non seulement une pollution mais surtout un danger potentiel en cas de phénomène cyclonique comme celui que l’on vient d’éviter. Elle a conscience que se posent des problèmes juridiques du type : « comment les évacuer au plus vite dans le respect de la législation ? ». Et a déjà commencé à étudier toutes les possibilités juridiques pour relever les infractions au code de l’environnement pour, s’il le faut – même si elle préférerait ne pas avoir à en arriver là – verbaliser les contrevenants (particuliers et entreprises). La question des déchets constitue sa priorité absolue et elle a déjà prévu une réunion lundi avec la Collectivité à ce sujet. Son objectif n’est pas tant de se focaliser sur le ramassage des déchets dont la COM a la compétence, mais plutôt la responsabilisation de tout un chacun. En appeler au civisme.

« Je fonctionne en mode projet » répète-t-elle, comme un fil rouge, tout au long de cette conférence de presse. En d’autres termes, il s’agit de partir d’un constat et de proposer des solutions adaptées au territoire en tenant compte de ses spécificités, projet après projet.

Outre la question des déchets, elle a d’ores et déjà prévu de s’atteler à la problématique de la délinquance routière, qu’elle a pu observer dès son arrivée sur l’île. D’ailleurs, elle parle de « violence routière ». Celle que subissent piétons et automobilistes. Elle prévoit également de travailler sur la jeunesse, l’un des leitmotiv de sa vie professionnelle en développant notamment l’offre de formations.

Sylvie Feucher rendra visite vendredi à Leona Romeo-Marlin, la première ministre de Sint Maarten avec laquelle elle compte parler, entre autres, de coopération policière ainsi que de développement et tourisme durables.

Enfin et de façon générale, c’est au droit qu’elle est attachée, et en particulier au contrôle de la légalité. Irma a replacé le territoire, que certains ressentaient comme “abandonné”, au centre de l’attention nationale. « Il faut profiter de tout ça pour tout remettre à niveau. On ne va rien changer au passé mais soyons ambitieux pour le Saint-Martin de demain » a conclu la nouvelle préfète déléguée.

(Source : www.soualigapost.com)

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