Quand les ânes étaient des pigeons voyageurs

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A l’heure des plans d’urbanisme et autres idées de téléphériques aériens, on se souvient aussi de l’ancien réseau de routes à Saint-Martin. Sans remonter très loin, dans les années 70 encore, il n’y avait pas de voiture et tout se faisait à pied. 

L’île était alors parcourue de long en large et pas seulement suivant le littoral. Les premiers sentiers étaient d’abord les sentiers d’alpage que prenaient les vaches ou des ravines que les hommes pouvaient emprunter. Les ânes aussi fréquentaient beaucoup les chemins : pour faire parvenir d’un point à un autre des affaires ou un message, on envoyait sa mule sur les sentiers et, comme le maître en était connu, celui qui la réceptionnait de l’autre côté pouvait récupérer la marchandise et retourner la bourrique à son propriétaire. Les chemins circulaient entre les montagnes qui étaient davantage habitées que le littoral, car l’économie de subsistance pouvait s’y faire dans les parties les plus humides et ombragées de l’île. Les tubercules étaient plantés grâce à des travaux de terrassement dont sont restés les vieux murs. On peut encore retrouver les vieux sentiers : le sol martelé pendant si longtemps est devenu tellement dur que les graines ne peuvent plus s’y enfoncer : les plantes les recouvrent et les cachent sans pouvoir y pousser. _HM

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