Vendredi dernier, le Président Daniel Gibbs a organisé une conférence de presse durant laquelle il a fait « un point d’étape » de la reconstruction post-Irma. En présence d’élus du Conseil territorial, Daniel Gibbs a évoqué les progrès dans la reconstruction de Saint-Martin et les efforts de la Collectivité, ainsi que de l’ensemble des saint-martinois.
En préliminaire, le Président a eu « une pensée sincère de compassion et de solidarité pour nos voisins caribéens de l’archipel des Bahamas ». Deux ans, jour pour jour, après les ravages d’Irma, Daniel Gibbs « refuse cette vision « révisionniste », qui tend à se propager chez nos soi-disants partenaires depuis un an. D’après certains fonctionnaires « Irma n’existe pas », et le cyclone n’aurait été que le révélateur de nos insuffisances ! C’est faux, méprisant et blessant ». Le Président poursuit en affirmant que Saint-Martin ne doit pas « sortir du radar » des priorités de la France et de l’Union Européenne ».
Et de rappeler que « nous avons subi des destructions de plus de 2,2 milliards d’euros, pour un PIB estimé à 600 millions ». Dégâts qui, pour le Président, sont « invisibles dans la comptabilité nationale (…) Comme si nous n’existions pas ! Comme si nous étions rayés de la carte ! ». Alors que Saint-Martin est aux avant-postes de la France face au monde américain, caribéen et anglo-saxon, « nous avons l’impression d’être punis pour ce que nous sommes ; un petit territoire deux fois moins grand que Paris, cosmopolite, anglophone et métissé, dépourvu de nickel et d’industrie spatiale (…) Un territoire respectueux des institutions de la République, encore peu enclin à lever le poing, brandir la menace du chaos et distiller le mythe de l’indépendance salvatrice ! ».
L’épisode du PPRN a attisé « les tensions sociétales sous-jacentes », assure Daniel Gibbs, « un ouragan social nous menace tous. Si la voix du peuple et de ses représentants reste dédaignée, alors, nous, Collectivité, Etat, élus, fonctionnaires, socioprofessionnels, risquons d’être tous perdants ».
La reconstruction du territoire est une priorité pour la Com qui a prévu d’investir, cette année, 120 millions d’euros en équipements structurels. Avant d’aborder le sujet des chantiers de reconstruction des infrastructures publiques qui ont été lancées depuis le début de l’année, ainsi que les chantiers qui ont débuté, ou qui vont débuter. Si tout n’est pas parfait, le Président assure qu’il ne laissera pas dire « que l’Etat se substitue aux défaillances de la Collectivité en matière d’urbanisme (…) J’appelle de mes vœux un Etat conseiller et non pas un Etat seulement accusateur ». Tout en affirmant que la Collectivité attend toujours le déblocage, par l’Etat, « de l’intégralité des 6 millions d’euros de crédits prévus pour la réhabilitation des logements sociaux »._RM
(suite dans notre édition de demain)
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