Rubrique SANTÉ / Les mots du Doc’ : Idées noires, pensées suicidaires, ne restez pas seul…

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Même en temps de carnaval et de fêtes, les maladies mentales ne prennent pas de vacances. Début février, Santé Publique France nous rappelle que les conduites suicidaires sont un problème de santé majeur en métropole mais aussi dans les territoires d’outre-mer. Quels signes doivent nous alerter ? Vers qui se tourner à Saint Martin ?

Le 3 février dernier, Santé Publique France rappellaient que les conduites suicidaires sont un problème majeur de santé toutes régions confondues. La crise sanitaire a laissé des traces avec une augmentation des passages aux urgences et hospitalisation pour les jeunes de 10-24 ans et les femmes, même en région Guadeloupe et Îles du Nord. Les territoires ultramarins semblent moins touchés avec quatre fois moins d’hospitalisation pour tentative de suicide qu’en métropole. Ces chiffres sont à prendre avec prudence. Ils peuvent s’expliquer par les différences de mode de vie mais aussi une sous-déclaration due à une mauvaise remontée de chiffres et un tabou. Des recherches sont en cours pour comprendre les spécificités humaines multiculturelles, insulaires, économiques et sanitaires des DROM.

 

C’est quoi des pensées suicidaires ? Pas si simple à détecter.

Ce sont des idées noires, des envies de mourir ou ne pas avoir envie de se réveiller. Des changements de comportement peuvent être repérés avant l’apparition des conduites suicidaires : on se replie sur soi, on s’isole, on se sent angoissé et irrité. L’envie de voir nos amis ou familles disparait, on peut se sentir plus agressif envers soi-même et les autres. On perd le plaisir et l’envie de faire des choses qui nous plaisaient. On peut avoir du mal à dormir, l’appétit change, on se sent fatigué. On perd confiance en soi, on se trouve inutile ou incapable de gérer notre vie et on culpabilise.

Tous ces signes peuvent apparaitre ensemble ou au fil du temps et doivent alerter la personne, sa famille et le médecin. Ils peuvent être déclenchés par une rupture amicale ou amoureuse, un déménagement, une agression, la perte de son travail, des violences familiales, des difficultés financières ou des discriminations de genre et de l’homophobie. Une consommation d’alcool ou de drogues peut démarrer ou augmenter.

Chez les enfants, on remarque des dessins morbides, des blessures à répétition, moins de jeux, des problèmes voire du harcèlement scolaire. Pour les adolescents, des paroles suicidaires peuvent être exprimées ou bien des conduites à risque, addictives, des fugues. Chez la personne âgée, on entendra des propos comme « laissez-moi partir », « à quoi bon..», avec un refus de soins souvent dans un contexte de handicap, douleurs ou veuvage. Dans la moitié des cas, ces symptômes sont liés à une maladie mentale déjà présente : dépression, addiction, psychoses.

 

Prévenir et soigner ces souffrances le plus tôt possible

Il est crucial d’agir en amont pour prévenir ces souffrances psychiques le plus tôt possible. Il n’y a aucune honte à avoir de telles pensées ou sensations. Les idées suicidaires sont des souffrances mentales qui peuvent guérir si elles sont soignées correctement.

Parlez-en à votre médecin.

 

Adresses et numéros utiles :

• Numéro national de prévention du suicide, le 3144 valable dans les Antilles françaises 24h/24 7j/7

• Ligne d’écoute de l’association Amalgame Humani’s 7j/7, 24h/24, 06 90 59 87 17 (basée en Guadeloupe)

• Centre Médico-Psychologique, Howell Center, 05 90 51 05 10

• CSAPA Centres de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie, rue Félix Eboué, Marigot, 05 90 87 01 17

Téléconsultation via plateformes internet avec psychiatre remboursée.

_FS

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