A l’occasion de la journée de la femme le 8 mars et après un rappel sur les connaissances du corps des femmes, nous continuons notre thématique du mois de mars pour parler du cancer du col de l’utérus. En France et en Outre-Mer, le cancer du col de l’utérus est l’un des plus fréquents chez la femme. Un programme national de dépistage existe depuis 2018 et une campagne de vaccination contre le Papillomavirus Humain (HPV) se met en route en pour lutter contre ce cancer et ces morts évitables.
Chaque année, près de 3.000 femmes développent un cancer du col de l’utérus et 1.100 femmes en meurent alors que pour l’Organisation Mondiale de la Santé, le cancer du col de l’utérus serait totalement éliminable grâce à deux interventions efficaces et complémentaires : le dépistage et la vaccination. Pour rappel, le col de l’utérus se trouve au fond du vagin et constitue le passage entre le vagin et l’utérus. Lors des rapports sexuels et malgré le préservatif, le col de l’utérus peut être contaminé par un virus appelé papillomavirus humain (HPV), une infection sexuellement transmissible très fréquente. Ce virus est généralement éliminé par le corps de la femme dans l’année mais peut rester présent et être responsable de lésions précancéreuses. L’évolution de ces lésions est lente. Elles peuvent prendre de quelques années à plus de 10 ans pour se transformer en cancer. Très souvent, les femmes atteintes du cancer du col de l’utérus n’ont aucun symptôme. Une femme peut donc avoir ce cancer sans le savoir.
C’est quoi le dépistage du cancer du col ?
Le dépistage du cancer du col de l’utérus vise à détecter des lésions et à les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer. Il permet aussi de détecter et traiter des cancers à un stade précoce et d’améliorer les chances de guérison. Il repose sur un prélèvement au niveau de l’exocol qui permet de détecter des cellules anormales ou la présence du HPV. Si le dépistage est positif, cela ne signifie pas qu’il y a un cancer. Dans ce cas, des examens complémentaires peuvent être prescrits. Si des lésions précancéreuses sont détectées par ces examens complémentaires, elles pourront être soignées avant l’apparition d’un cancer. Si un cancer est détecté, il le sera généralement à un stade plus précoce et pourra être traité avec des soins plus légers permettant de préserver davantage la fertilité.
Un vaccin contre le cancer
Le vaccin contre le HPV se fait en deux doses espacées de 6 mois entre 11 et 14 ans pour les garçons et les filles et est remboursé par la sécurité sociale. Plusieurs études ont montré que l’efficacité du vaccin contre le HPV était très forte surtout si elle est réalisée au début de l’adolescence, avant la vie sexuelle. Selon une étude de 2020 dans The New England Journal of Medicine, le risque de cancer du col de l’utérus est inférieur de 88% chez les participantes qui avaient commencé à se faire vacciner avant 17 ans par rapport à celles qui n’ont jamais été vaccinées. Cette réduction du risque n’est que de 53 % lorsque la vaccination est initiée entre 17 et 30 ans. Selon Santé Publique France, fin 2021, seulement 45,8% des jeunes filles âgées de 15 ans avaient reçu une dose. Chez les garçons du même âge, la couverture vaccinale atteignait 6 %. En 2018, en outre-mer, la couverture était encore trop faible : 11,9% en Guadeloupe, 8,2% en Martinique, 14,1% en Guyane et 8,1% à La Réunion.
À partir de la rentrée 2023, les collégiens en 5ème pourront se faire vacciner gratuitement, un accord parental sera nécessaire et la vaccination ne sera pas obligatoire.
Parlez-en avec votre médecin. Il ou elle saura vous répondre et vous orienter. _FS
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