Le 6 septembre 2017, Irma ravageait Saint-Martin et le retour à une vie normale, en sécurité sous un toit protecteur, est encore loin d’être une évidence pour nombre de familles. Des familles qui s’inquiètent de l’éventuel passage d’un phénomène cyclonique en 2018, tout comme les 11 000 personnes vivant aujourd’hui dans une zone identifiée comme submersible.
Certains ont la chance de savoir qu’ils pourront être accueillis chez des proches en cas d’ouragan, mais d’autres n’auront pas cette possibilité.
Bien consciente de cette réalité, la Collectivité a complètement revu l’organisation des abris qu’elle ouvre au public pendant les alertes cycloniques et a plus que triplé leur capacité d’accueil, passant de 500 à 1 700 places, comme annoncé par le Président Gibbs, dans 9 abris disséminés sur le territoire. Cette mission a été confiée à Charlotte Terrac, en charge à la Collectivité de la gestion des risques majeurs, dont les cyclones.
“À l’annonce d’Irma, le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) de Guadeloupe nous a informés d’un risque de submersion et c’est alors que nous avons encouragé les personnes habitant une zone inondable à se réfugier chez des proches ou dans un abri et que nous avons ouvert la cité scolaire au public,” nous confie-t-elle.
Les abris n’étaient pas plein pour autant, contrairement à ce qui est advenu entre Irma et José, où les abris ont dépassé leurs capacités d’accueil, en raison bien évidemment des destructions causées par Irma. La solution idéale serait de dédier une grande salle de sports et de l’équiper au mieux pour la transformer en immense abri sûr dès que nécessaire, mais on est aujourd’hui dans l’urgence et il a fallu travailler avec les moyens existants, en mettant l’accent toutefois sur leurs conditions de sécurité et d’accueil.
Priorité à la sécurité, mais aussi au confort
La liste des abris a été recensée, étudiée, et 9 abris sûrs ont été retenus. 8 sont des bâtiments appartenant à la Collectivité, dont 6 écoles, la cité scolaire et l’ancienne gendarmerie de Concordia, au carrefour de la rue de Hollande et de la route de Concordia. Ce dernier abri est en cours d’aménagement, pour une capacité de 200 personnes. Un diagnostic de ces 8 abris a été réalisé avec les ingénieurs et les architectes d’un bureau d’études, et il a été décidé d’y renforcer la sécurité afin de canaliser les craintes des réfugiés et qu’ils soient protégés au mieux et dans de meilleures conditions de confort. Ainsi, tous ces bâtiments disposent de charpentes en béton et toutes les ouvertures vitrées seront obturées. Également, ces abris disposent de groupes électrogènes, ce qui permettra qu’ils soient éclairés et que l’eau de leurs citernes puisse être pompée jusqu’aux robinets. Des lits de camp pliants seront disponibles pour les personnes les plus fragiles et les abris disposeront d’eau, de denrées de subsistance (biscuits, bananes…), d’une radio, de lampes torches et d’une trousse de premier secours. Le neuvième abri, dédié à 200 habitants de Cul-de-Sac et d’Anse Marcel, appartient à l’ASMT, à Anse Marcel. Toutefois, en attendant cet éventuel phénomène cyclonique qu’appréhende l’ensemble de la population de l’île, préparons dès maintenant nos domiciles et leurs environs afin d’en minimiser au mieux les conséquences. Bon courage !
Les abris ouvrent leurs portes au public au moment du passage en alerte ROUGE
Même avec de meilleures conditions d’accueil dans les abris, il est certain qu’il est toujours plus confortable d’être reçus chez des amis ou de la famille en cas d’alerte cyclonique. Également, les 1 700 places disponibles cette année ne suffiraient pas à recevoir l’ensemble des demandeurs. Le conseil : si vous devez quitter votre domicile en cas d’alerte cyclonique, rapprochez-vous dès aujourd’hui des personnes qui pourraient le cas échéant vous héberger.
A la Savane, la cité scolaire pourra accueillir 340 personnes en cas d’alerte cyclonique
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