Sauvetage / Fusée de détresse tirée par erreur : la SNSM porte plainte !

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Dans la nuit de samedi à dimanche, le CROSS Antilles-Guyane appelle la station de sauvetage de Saint-Martin pour un tir de fusée de détresse dans le secteur de Cul de Sac / Pinel / Tintamarre.

Quatre équipiers bénévoles se retrouvent à la station pour prendre le matériel et appareillent à 23h35 avec la Rescue Star, en direction de Cul de Sac. Il va s’avérer qu’il s’agit d’une fausse alerte. Mais les sauveteurs ne le sauront qu’une fois être intervenus.

« Dans la soirée de samedi, le CROSS est alerté par deux différents témoins à terre, concernant un tir de fusée rouge ; l’un estime le tir dans la baie de Cul de Sac, le second dans l’alignement de Cul de Sac, mais plus au large, entre Pinel et Tintamarre », relate la SNSM. Le CROSS demande aux gendarmes d’envoyer une patrouille pédestre sur Cul de Sac et à la SNSM de partir.

«A notre arrivée sur zone, près de la décharge, le CROSS nous demande d’abord de faire une reconnaissance au large. Son raisonnement est de toujours commencer par le plus loin, car, si des gens sont en difficulté au large, il y a moins de chance qu’ils s’en sortent seuls que dans une baie, proche de la terre, où d’autres personnes sont susceptibles de pouvoir les aider», explique la SNSM. «Le CROSS nous donne donc quatre points GPS et nous demande de relier ces quatre points, en allant de la décharge vers Tintamarre, puis en remontant au Nord, et ensuite plein Ouest pour faire un carré autour de la zone. Deux catamarans sont au mouillage à Tintamarre ; nous réveillons les gens à bord et leur demandons s’ils ont vu quelque chose. Les deux équipages sont sur zone depuis la journée et n’ont rien vu d’anormal », poursuit-elle.

Équipés de jumelles thermiques ayant une portée de 1800m, et d’un projecteur de recherche, les sauveteurs scannent toute la zone, mais n’observent aucun signe de détresse.

«Le CROSS nous demande alors d’aller faire un tour dans la Baie de Cul de Sac. Nous prenons la petite passe entre Cul de Sac et Pinel et arrivons au mouillage devant Pinel, où il y a plusieurs bateaux à l’ancre. Heureusement il y a du monde dehors sur l’un des catas ; donc pas besoin de réveiller les gens cette fois-ci ! Le skipper du bateau, une personne sérieuse, professionnelle et crédible que nous connaissons bien, nous confirme avoir vu la fusée de détresse ; mais il nous dit qu’elle a été tirée depuis la terre et qu’elle a atterri sur le toit de l’ancien hôtel Mont Vernon. », raconte la SNSM.

Le skipper explique aux sauveteurs être allé vérifier avec son annexe de bateau si une personne était réellement en danger. «Arrivé devant la plage, il n’a vu aucun signe de personne en détresse, aucune lumière, aucun navire, ni personne. Il est alors retourné vers son bateau et a surveillé la zone ; mais, jusqu’à notre arrivée, il n’a rien vu d’autre ; pas de tir de fusée supplémentaire ; rien du tout », rapporte la SNSM qui a transmis ces informations au CROSS, lequel lui donne liberté de manœuvre à 1h25 du matin.

La SNSM souhaite bonne nuit aux personnes à bord du catamaran et quitte la zone pour retourner à la marina Fort Louis. La Rescue Star est remise à quai à 02h00 du matin.

«Pour nos équipiers bénévoles, c’était encore une sortie inutile, une nuit de sommeil écourtée, à cause d’imbéciles irresponsables sur la plage », commente la patronne de la SNSM.

Ce type d’intervention n’est pas la première. En août dernier, un équipage était déjà sorti inutilement en pleine nuit car une fusée avait été tirée alors que personne n’était en danger. Le fait de provoquer inutilement le déploiement de moyens de secours humains et matériels est un délit. «L’auteur  encourt  jusqu’à 30 000 € d’amende et deux ans emprisonnement selon le code de procédure pénale », souligne la SNSM. C’est pourquoi elle a décidé de porter systématique plainte à la gendarmerie en cas de fausse alerte ; sa première concernera l’incident survenu dans la nuit de samedi à dimanche.

Il est demandé à toute personne qui, par erreur ou accident, fait partir une fusée de détresse de contacter le CROSS, la gendarmerie ou la SNSM (0690 76 57 00) pour les prévenir de ne pas engager de moyens de secours.

La SNSM rappelle que les feux à main ou fusées rouges doivent être utilisés uniquement en cas de détresse réelle.

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